MAI
De pareil à moy point
n’aura
En trestoute ceste
assemblée,
Car qui bien nommer me
saura,
Je suis le franc roy de
l’année.
Je suis le may par qui
parée
Est mainte belle
damoiselle,
Et en mon temps fut
approuvée
Des docteurs toute la
querelle.
(Le Khalendrier des
bergers)
MAI- Semaine 1- Jour 1 - US et COUTUMES
Au premier jour de mai
la pluie,
Les coings, Madame sont
cueillis.
LE PREMIER MAI
Dans le ciel du mois
de mai, on voit passer les Pléïades qui annoncent le retour des beaux jours.
Elles étaient sept nymphes, filles d’Atlas et de Pléione.
Electre, Taygète,
Stérope, Mérope, Alcyone, Séléno et Maïa étaient poursuivies par Orion le
chasseur .Pour les sauver, Zeus les change en étoiles. Mais Orion, changé a son
tour en étoile continue la poursuite.
Maïa, devenue déesse
de la terre et de la fécondité a donné son nom au cinquième mois de l’année.
Il entre au son des
cloches dans la première nuit de mai parfumée de muguet. Ce carillon voudrait
éloigner sorcières et sorciers qui, dès la première heure, courent par les bois
et les champs. Ils vont tout nus se rouler dans la rosée qui est excellente
pour la peau. Si vous ne craignez ni les sorciers ni ceux qui les pourchassent,
vous pouvez en faire autant. La rosée fait passer la gale et l’acné, guérit des
dartres, de la phtisie et des goitres ; elle fait pâlir les taches de
rousseur et blanchit le linge marqué de rouille. Elle fait aussi revenir les
amoureux volages.
On dit qu’en 1515,
Catherine d’Aragon se fit accompagner de vingt-cinq dames d’honneur pour aller
à l’aube dans ses jardins, prendre la rosée.
Certains sorciers
recueillent la rosée dans des barattes que les bretons nomment
« ribottes » ; ils versent leur récolte dans les abreuvoirs des
vaches pour faire tourner leur lait.
En revanche, en
Poitou-Charentes, et en Sologne, sortir le troupeau à l’aube du premier mai et
quel que soit le temps, le garde en bonne santé et le préserve des maladies
mortelles et accidents qui pourraient survenir dans le mois.
Le lait du premier
mai a des vertus remarquables : il procure force et vigueur. C’est que les
vaches ont brouté l’herbe imprégnée de rosée magique. Il faut aller le boire, ce
lait, de bon matin dans les fermes. On vous l’offrira volontiers et la doyenne
de la maison trempera dans votre bol un sarment de vigne qu’elle sucera. Puis elle souhaitera à tous les présents du
bonheur pour l’année. Vous garderez le sarment. Si effectivement l’année se passe
bien, vous le nouerez à un ruban sur lequel vous aurez brodé la date et vous garderez le tout comme porte
bonheur. Dans le cas contraire, il faudra le brûler.
Sachez que le
serein, la rosée du soir, a les mêmes vertus.
Au temps des anciens Germains, montées sur leurs manches à balais, les
sorcières se rendaient à leur rendez-vous annuel, pendant la nuit du 30 avril au
premier mai, sur la montagne du Blocksberg, la plus haute du massif du Hartz.
Saint Boniface envoya une jeune anglaise nommée Walburge mettre fin à ce
Sabbat. Elle fut canonisée sans pour autant y avoir changé grand-chose puisque
en sa mémoire cette nuit fut nommée la nuit de Walpurgis.
La nuit du premier
mai est partout une nuit magique ; les jeunes américaines qui déposeront
un mouchoir sur un buisson y verront le lendemain inscrit en lettre de rosée le
nom de leur amoureux. Avant de les épouser, ces jeunes gens iront chercher les
pots remplis d’or qui se trouvent dans les ruisseaux ou au pied d’un
arc-en-ciel. Leurs dirigeants, pragmatiques et qui croient aux vertus du
travail, plutôt que d’aller patauger dans
l’eau fraîche, ont inventé, le I° mai
1886, la Fête du Travail. Idée que reprirent les socialistes lors d’un congrès
international qui s’est tenu à Paris peu après.
MAI - Semaine
1 – Jour 2 - CONTE
Ne se marient en Mai
Que les fous et les
égarés
Lucas et les Sorcières
En allant à, Chennevières, on passe devant la
Lucazière ; dans le champ qui sépare la ferme de la route, on peut voir
deux grosses pierres. Pas en été parce que les blés les cachent mais la moisson
finie et jusqu’au printemps suivant, on peut aller s’asseoir dessus et méditer
un moment. On repart plein d’énergie nouvelle, c’est ce que dit la tradition.
Elle dit aussi qu’il
y a bien longtemps, au temps des religions anciennes se dressait là une forêt,
la grande forêt des Carnutes ; dans cette forêt une clairière et au milieu
de la clairière, les pierres, sous un pommier sauvage.
Un garçon du hameau
voisin y venait chaque jour chanter et jouer de la flûte ; un flûte qu’il
avait inventée et qui avait le don d’attirer à lui toutes les créatures qui
vivaient dans les parages. Sa musique possédait un charme tel qu’on pouvait
voir dans la clairière la biche auprès du loup et le lièvre sans méfiance
blotti contre le renard ; tous les oiseaux du voisinage rivalisaient de
trilles avec la flûte magique.
Il se nommait
Lucas, il grandissait et prenait l’âge
d’être berger, mais les vaches de son père l’inspiraient moins que les oiseaux
des bois ; aussi, tôt le matin,
avant qu’on ait pu mettre la main sur lui, il sifflait son chien et se sauvait
dans les chemins.
Pour remplacer sa
mère morte en lui donnant le jour, une chèvre l’avait nourri ; il l’avait
tant aimée, il avait tant pleuré sa mort, que pour le consoler son père lui
avait fait confectionner dans la peau de sa nourrice une houppelande qu’il
portait hiver comme été. Curieusement le tanneur avait gardé les cornes fixées
à la peau, ce qui donnait à Lucas une bien étrange silhouette quand il
rabattait le capuchon ; mais on s’y était habitué et personne n’y faisait
plus attention.
Dans la clairière
les animaux n’étaient pas seuls à écouter Lucas ; l’incrédulité des hommes
n’avait pas encore contraint le petit peuple des sources et des forêts à se
rendre invisible. Fées, enchanteurs, elfes et autres lutins participaient
discrètement à la vie quotidienne et il n’était ni rare ni étonnant d’en
rencontrer sur son chemin. Une fée habitait ce bois ; elle venait souvent
écouter Lucas et parler avec lui.
Un jour que le
garçon avait encore eu des démêlés avec son père qui le sommait de grandir un
peu et de devenir un homme, la fée tenta
de le raisonner :
-« Ton père n’a
pas tort, Lucas ; tu ne peux pas passer ta vie dans les bois ! Mais
ta musique est si belle ; elle me manquera quand tu auras rejoint les
hommes. Alors je vais t’aider : j’ai le droit de réaliser un de tes
souhaits, mais un seul. Choisis bien et dis moi ce que tu désires ; je te
l’accorderai et ensuite tu pourras plus facilement obéir à ton père. »-
Or Lucas ne désirait
rien au monde sinon chanter toujours pour la fée et les animaux de la forêt. La
fée hocha la tête :
-« Tu veux
cela parce que tu es encore un enfant, mais tu changeras. Veux-tu être un homme
riche, puissant ? Veux-tu être aimé ? »-
Lucas ne voulait
rien d’autre que demeurer ce qu’il était : un adolescent musicien.
-« C’est possible
dit la fée soucieuse, Mais fait bien attention, si tu gardes ta jeunesse, tu
n’auras jamais ni foyer, ni enfant, ni amour durable. Tu ne seras jamais comme
les autres et il t’arrivera d’avoir de la peine à vivre ta différence. »-
-« C’est tout
réfléchi, répondit Lucas. »-
-« Soit, ce ne
sera pas facile ! mais après tout, c’est toi qui choisis ton destin. Et
puis je ne serai jamais loin de toi et je t’aiderai de mon mieux. »-
Les jours, les mois, les années s’écoulèrent.
La fée aidant, personne au village ne s’étonnait de voir se prolonger
l’adolescence de Lucas. Même son père finit par oublier son projet de le faire
travailler aux champs et le village se réjouit d’avoir un barde qui animait les
veillées et faisait danser la jeunesse les jours de fête.
De l’autre côté du
bois, dans une combe au milieu des champs proliférait un maquis broussailleux,
un mélange inextricable de taillis et de ronces ; par ici, on nomme cela
une plesse. Les villageois passaient au large car dans cette plesse qu’elles seules
savaient pénétrer, vivaient trois femmes ; on les disait sorcières. Il est
vrai que le père de la plus âgée avait été un mage savant ; il lui avait
transmis ses connaissances qu’elle-même avait enseignées à sa fille, puis à sa
petite-fille. En ce temps-là, la religion du Christ avançait à grands pas,
celle des druides perdait du terrain et les femmes instruites ne menaient pas
une vie facile. De drame en drame et de fuite en poursuite, elles s’étaient
réfugiées dans cet endroit désert et n’en sortaient pour ainsi dire
jamais ; sauf quand le temps s’y prêtait, pour récolter les plantes, baies
et écorces nécessaires à la fabrication de leurs médecines. Si quelqu’un de village voulait les consulter,
il laissait un signe aux abords du taillis et l’une des trois femmes se
trouvait un jour sur son chemin. Elles savaient soulager hommes et animaux de
bien des infortunes ; elles étaient secourables aux femmes en mal d’enfant
et savaient faire en sorte qu’une grossesse mal venue disparaisse comme par
enchantement. Mais la nature humaine est ainsi faite qu’on leur réclamait aussi
des remèdes moins avouables ; à ces requêtes elles restaient sourdes mais
n’en restaient pas moins dépositaires de secrets dangereux pour elles.
La plus jeune était
aussi la plus hardie ; née à l’abri de la plesse, elle n’avait pas connu
les tribulations de ses aînées. Quand elle partait cueillir des simples, il lui
arrivait de s’aventurer jusqu’à la clairière ; et là, cachée dans les
buissons, plus sauvage encore que les animaux de la forêt, elle écoutait… On la
nommait Prunelle ; Prunelle était jolie, Prunelle avait quinze ans,
l ‘âge qu’avait choisi Lucas. Et fatalement, les deux jouvenceaux se
virent, se plurent et s’aimèrent au grand dam de la fée. Elle se reprocha
amèrement de n’avoir pas songé à écarter Prunelle de la route de son protégé,
mais il était trop tard ; les ennuis commencèrent.
Lucas voyait mal
comment amener sa fiancée au village et la grand-mère de Prunelle pour sa part,
refusait de laisser la petite rejoindre les gens qui avaient déjà fait tant de
mal à sa famille. Rien ne renforce l’amour comme un interdit et là, il y en
avait deux ! Les jeunes gens prirent l’habitude de se rencontrer la nuit
près des deux pierres ; Lucas jouait et chantait pour sa belle qui dansait
pour lui ; les animaux faisaient cercle autour d’eux sous la lune. La fée
trouvait le tableau fort aimable mais comme elle savait l’avenir, elle fit part
de ses craintes à Lucas qui s’en moqua éperdument.
Revint l’automne et
le temps du braconnage ; les villageois poussaient rarement jusqu’à la
clairière. La chasse n’y était pas bonne et pour cause ! Lucas savait
repérer les pièges et pour protéger ses amis, armé d’un long bâton, il les
désamorçait. Les hommes lassés allaient poser leurs collets ailleurs. Mais il
faut bien que le malheur arrive, alors un soir de lune, un des villageois, sans
raison précise vint braconner de ce côté.
Et il vit… Que
vit-il de si effrayant pour s’en revenir tout courant et tremblant au village,
où il eut besoin de plusieurs rasades d’eau de vie avant de pouvoir
raconter ? Il avait vu, c’était pénible à dire, il avait vu…Prunelle
danser avec le Diable ! Le
lendemain, le village en émoi ne parlait de rien d’autre : la fille
des sorcières, la petite qui tournait autour de leur musicien, voilà qu’elle
était sorcière aussi ! il fallait
la prendre et s’en débarrasser. Lucas fut bientôt au courant ; le dimanche
après la messe, devant tout le village il informa son père qu’il aimait
Prunelle et qu’il voulait l’épouser, et d’ailleurs l’autre soir dans les bois
c’est avec lui qu’elle dansait ; ce n’était pas les cornes du diable que
le chasseur avait vu, mais la peau de sa bique ramenée sur sa tête.
L’explication était si simple que personne n’y crût : non seulement
Prunelle dansait avec le diable, mais elle avait ensorcelé Lucas !
Pour venir à bout
des sorcières, on organisa une battue et puisque leur repaire était
impénétrable, on l’encercla et on y mit le feu. Lucas courut dans la clairière
demander de l’aide à la fée. Elle ne pouvait pas arrêter les paysans mais elle
pouvait aider les trois femmes à fuir. Elle se transporta avec Lucas au cœur du
taillis ; après avoir rendu tout le monde invisible, elle dit :
« Courez aussi vite que vous le pouvez jusqu’à la clairière ; ne vous
attardez surtout pas car le charme qui vous protège ne dure que peu de
temps ; près des deux pierres seulement vous serez en sûreté. Ensuite,
quand la plesse aura fini de brûler, on vous croira mortes et je vous trouverai
un refuge. »
Le maquis flambait,
ils étaient à mi-chemin de la clairière quand Prunelle poussa un cri : un
renardeau de ses amis avait une patte avant et la mâchoire inférieure prises
dans un piège. Sans aide il allait mourir la mâchoire brisée. Oubliant le
danger, Lucas s’arrêta pour délivrer le petit, employant à cette besogne le
temps que la fée lui avait donné pour leur sauvegarde.
Les villageois
rentrant chez eux les virent et leur donnèrent la chasse ; les fugitifs
eurent beau courir, à l’orée de la clairière en dépit des hurlements de Lucas,
les hommes ivres de gnôle autant que de violence, battirent à mort les trois
femmes. Lucas épargné porta les victimes jusqu’aux pierres. Il enterra la mère
et sa fille sous une pierre et Prunelle sous le pommier. Jamais il ne retourna
au village ; sa musique devint triste et ne faisait plus danser personne.
Il la jouait sous le pommier car il vivait là
avec les animaux sauvages, désormais ses seuls compagnons. Il se
nourrissait peu, de baies sauvages et de champignons ; il n’aimait plus la
vie. Mais il ne pouvait ni vieillir ni mourir et pour rejoindre Prunelle il
aurait fallu qu’on le tue. Depuis la nuit du drame personne ne fréquentait plus
ce bois dont on disait qu’il était maudit. Au fil des années Lucas devint de
plus en plus triste, de plus en plus maigre et ses chansons fendaient le cœur.
La fée n’y tenant plus, par une nuit de tempête pria le vent d’arracher au
pommier une branche qui en tombant sur le désespéré le tua net pendant son
sommeil.
La fée le coucha
près de Prunelle. Nul ne vint plus jamais danser près des pierres qui prirent
le nom qu’elles portent encore aujourd’hui : « Les Pierres du Diable. »
MAI - Semaine 1- Jour 3 -PAR ICI LA BONNE SOUPE
Quand il pleut à la Saint-Philippe
N’apprête ni tonneau ni pipe.
LE SAINT HONORE-
Hermès ce grand voyageur, se
doutait-il que notre mécréante époque, lui élèverait un temple dédié au bagage
de luxe rue de faubourg Saint-Honoré à Paris ?
Saint Honoré, patron des boulangers-pâtissiers que l’on fête justement
le 16 du ce mois de mai que gouverne Mercure, autrement dit,Hermès.
Saint Honoré fut, au VI° siècle, évêque d’Amiens. En 1060, Lors d’une
sécheresse persistante, on sortit la châsse du saint pour faire une procession,
avant même le retour du saint dans l’église, la pluie tomba en abondance, ce
qui le rendit populaire dans toute la Picardie
En 1204, Renaud et Sybille Chérée, deux picards « montés » à
Paris, lui élevèrent une église et les parisiens garderont la mémoire du saint
puisque restent encore une rue et un faubourg à son nom, plus une église située
dans un autre quartier, où l’on anoblit le saint du nom d’Eylau pour commémorer
la bataille de 1807 gagnée conjointement par Napoléon et le tsar AlexandreI°.
La rue Saint Honoré, longue de 1804m, si on la prolonge des 2070m de
son faubourg, rivalise presque avec la rue de Vaugirard qui avec ses 4360m est
réputée être la plus longue de Paris.
Au 155, se trouvait l’Hospice des quinze-Vingts fondé par saint Louis
pour accueillir 15 fois 20 aveugles.
C’est au 161, que se trouve l’emplacement de la porte Saint-Honoré de
l’enceinte de CharlesV dont tenta de
s’emparer Jeanne d’Arc le 8 septembre 1429.
Ravaillac, quand il vint à Paris pour assassiner Henri IV logea à
l’hôtel des trois pigeons, à l’angle de la rue Saint-Roch.
C’est dans cette rue que s’établit en 1772, à l’enseigne du
« Grand Mogol », Rose Bertin, la modiste de Marie Antoinette.
Elle fut aussi le théâtre de nombre d’évènements : c’est, par
exemple, au carrefour de la Croix du Trahoir, à la hauteur de l’actuel 111, que
débuta Fronde.
Molière y naquit en 1622 au n° 96, à l’angle de la rue des Vieilles
Etuves. Il aurait pu dans son enfance y rencontrer Cyrano de Bergerac dont la
maison natale se trouve dans une rue adjacente .Ce Cyrano qu’Edmond
Rostand fait évoluer dans le cabaret pâtisserie de Ragueneau qui se trouvait au
149. Le vrai Ragueneau aussi généreux que le peint Edmond Rostand finit sa vie,
ruiné, comme moucheur de chandelles chez Molière.
Et c’est par là que l’on revient au gâteau, crée par Chiboust, lui
aussi pâtissier à hauteur du Palais-Royal et qui lui donna le nom de la rue où
il avait son commerce.
C’est une spécialité parisienne un peu compliquée à réaliser à la
maison.
Si vous n’en trouvez pas chez votre pâtissier voici en gros la manière
de s’y prendre :
Vous garnissez un fond de moule à tarte d’une abaisse de « pâte
fine » (vraisemblablement sablée ou sucrée). Vous humectez le pourtour et
le garnissez à l’aide d’une poche à douille d’une couronne de pâte à choux que
vous dorez à l’œuf battu. Vous enfournez 15mn environ à four moyen.
Avec le reste de pâte à choux, vous fabriquez une douzaine de petits
choux également dorés à l’œuf et enfournés 15mn.
Pendant ce temps, vous faites cuire 250gr de sucre mouillé de 2dl d’eau
« au cassé ».
Quand le mélange bouillonne, on trempe l’index (humecté d’eau fraîche,
ça vaut mieux) dans le mélange ; le sucre retiré doit « casser »
sous la dent et ne plus coller.
Vous y trempez les petits choux que vous disposez autour de la couronne
de pâte.
Ensuite vous garnissez l’intérieur avec ¾ de L ; de crème
pâtissière à laquelle vous aurez ajouté 6 feuilles de gélatine diluée dans
l’eau froide et 6 blancs d’œufs montés en neige ferme et légèrement sucrés.
Et voilà ! Ce n’était pas si compliqué que ça !
Il ne vous reste plus qu’à remettre de l’ordre dans la cuisine….
MAI-
Semaine 1- Jour 4 -MOTS D’ AUTEUR
Mai fait
Ou défait
"L'étude a été pour moi le souverain remède contre les
dégoûts de la vie, n'ayant jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait
dissipé."
MONTESQUIEU
MAI - Semaine
1- Jour 5 - LE PANIER DE LA GLANEUSE
Sainte-Judith
Voit pinson au nid.
LA MORILLE
Après un
hiver rigoureux, quand le
temps est doux et humide et que la lune monte, glaneuse prend ton panier et va
t’en au pied des chênes, des ormes ou des frênes, disputer aux chevreuils qui
en sont friands, l’odorante et goûteuse morille.
Que te servira de savoir qu’elle est de la famille des
Ascomycètes ? L’important est que tu ne peux la confondre avec aucun autre champignon
toxique.
Il en est de trois sortes :
La noire, qui préfère le midi de la France ; elle est petite,
foncée et pousse en lisière des bois de sapins, dans les passages fréquentés
des bûcherons. C’est dire que tu auras peu de chance de la trouver :un
bûcheron est rarement ignorant en matière de champignons.
La vulgaire, ne l’est pas tant ; elle est très recherchée. Tula
rencontreras dans les bois clairs, à ses
alvéoles irréguliers. Cette coquette aime à changer de robes ; elle en
possède de nombreuses qui vont du gris très clair au brun. Il lui arrive d’être
citadine : on dit qu’on en a trouvé à Saint-Ouen non loin du Marché aux
Puces et même dans certains terrains vagues parisiens.
Il existe une morille blonde, qui n’est pas plus sotte que les
autres ; il lui arrive de surgir dans la champs où l’on a détruit les
taupinières.
Enfin, à l’orée des bois, au pied des haies ou sous des poiriers
délaissés dont les fruits ont pourri sur le sol, tu rencontreras le morillon .
Une rue à Paris lui est dédiée où justement, on peut retrouver les parapluies
dont sa tête affecte la forme quand ils sont demi-fermés. Son pied est plus
long et il est moins prisé que l’aristocratique morille, mais il ne déshonorera
pas tes omelettes.
MAI - Semaine 1- Jour 6- LA MUSE S’AMUSE
S’il fait beau à la
petite Saint-Jean,
Année fructueuse en
froment
ICI-BAS
Ici-bas tous les
lilas meurent,
Tous les chants
des oiseaux sont courts ;
Je rêve aux étés
qui demeurent
Toujours…
Ici-bas les lèvres
effleurent
Sans rien laisser
de leur velours ;
Je rêve aux
baisers qui demeurent
Toujours…
Ici-bas tous les
hommes pleurent
Leurs amitiés ou
leurs amours ;
Je rêve aux
couples qui demeurent
Toujours…
SULLY-PRUDHOMME
MAI - Semaine
1- Jour 7- Y’ A UN TRUC !
Mai frileux : an
langoureux.
Mai fleuri : an
réjoui.
Mai venteux : an
douteux.
LA RHUBARBE
Les feuilles de la majestueuse rhubarbe s’étalent
au potager. Avec les tiges vous
confectionnerez tartes et des confitures. Mais savez-vous que les épluchures
ont aussi leur utilité ? Additionnées d’eau et bouilles, elles feront
disparaître les dépôts calcaires de casseroles et bouilloires.
Quand aux feuilles, l’acide oxalique dont elles
sont amplement pourvues, nettoie parfaitement les casseroles en aluminium.
MAI- Semaine 2- Jour 1 – US ET COUTUMES
Au printemps ramènent
l’hiver
Pancrace, Servais et
Mamert.
LES SAINTS DE GLACE
Six semaines après l’équinoxe de printemps (21 mars), entre le 11 et le
14 mai, Mamert, Servais et Pancrace refroidissent l’atmosphère.
Pancrace fut martyrisé en
304 ; au IV° siècle, Servais devint
évêque de Tongres en Belgique et
participa au concile de Rimini.
Mamert , archevêque de Vienne dans la Drôme, au V° siècle , ne
parvenait pas à éradiquer les croyances « païennes » qui donnaient
lieu à des fêtes et processions au cours desquelles on promenait des effigies
de dragons et autres monstres. Il leur substitua progressivement et en douceur
des processions chrétiennes destinées à bénir les futures récoltes : les
Rogations.
On fabriquait naguère en
Bretagne le « beurre des Rogations » : le premier jour on met
dans un linge quelques cuillers de crème qu’on suspend. Après la messe de
l’Ascension, elle s’est transformée en beurre qu’on dépose au fond d’une
armoire. Quand il est bien moisi, il est censé guérir toutes les plaies ?
C’est aussi paraît-il, un excellent anti-rides.
D’une manière générale, le beurre du mois de Mai se conserve toute
l’année, guérit les blessures, fait crever abcès et furoncles. Celui de
Pentecôte a les mêmes pouvoirs.
Entre Pâques et Pentecôte, les sorcières font tourner le lait. Voici
comment les en empêcher :
Enfermer la coupable dans une pièce avec une bassine de lait tourné,
qu’il faut fouetter avec une baguette de noisetier en prononçant trois fois le
nom de Dieu. La sorcière va se mettre à crier car elle ressent tous les coups
de baguette.
Quand des flammes bleues danseront à la surface de la bassine le charme
sera rompu. Vous pourrez cesser.
MAI-
Semaine 2- Jour 2- CONTE
Rosée de Mai
Fait tout be
Maïa, la magicienne « aux belles tresses » vivait retirée
dans une grotte du mont Cylène en
Arcadie. Elle avait apprivoisé un pic
noir. L’oiseau se perchait sur son épaule, venait picorer dans sa main et se
montrait si tendre que la solitaire avait fini par l’aimer au point d’avoir certaines nuits, des rêves
troublants…
Elle fut bien davantage troublée, quelques mois plus tard !
Comment des rêves pouvaient ils se matérialiser à ce point et quel genre de
créature allait-elle mettre au monde ?
Elle employa tout ce qu’elle savait de magie pour tenter de comprendre
ce qui lui arrivait, et c’est en rêve encore, que Zeus lui parla : le pic
noir, c’était lui, qui avait pris cette apparence pour épargner à son amante la
possible vengeance d’Héra, son épouse, éternellement jalouse puisque
éternellement trompée. Maïa allait mettre au monde non pas un monstre emplumé mais un dieu ; il
se nommerait Hermès.
A peine né, le malicieux enfant
de ces étranges amours savait parler et marcher. Maïa comme toutes les mères,
ne voyait pas grandir ce bébé qui pourtant, chaque fois qu’elle avait le dos
tourné, se débarrassait de ses langes, quittait son berceau d’osier, et sortait
de la grotte pour découvrir le monde.
Une infortunée tortue qui passait par là, attira son attention. Le
placide animal n’avait aucune chance d’échapper à celui qui serait le plus
rapide des dieux. Hermès l’observe ; quel amusant jouet ! Il la
tripote, la retourne et fait tant et si bien qu’il vient à bout du pauvre
animal. « Tu ne seras pas morte en
vain, lui dit le jeune dieu, plus curieux que chagrin ». Il vide la
carapace, la frappe, dessus, dessous, elle résonne, il aime ce son qu’il veut
encore améliorer. Il ajuste dessus des tiges de roseau. C’est bien, mais ce
n’est pas parfait. Il verra plus tard…blog 120509
Pour l’instant, il s’estime assez grand pour quitter la grotte
maternelle. Sa tortue sous le bras, il part à l’aventure.
Ses petites jambes robustes et agiles le portent jusqu’en Thessalie,
sur le mont Piéros. Là, broutent 50 génisses, quelques bœufs et des
taureaux : le troupeau d’Apollon. L’enfant divin, précoce et malhonnête
contemple ce bétail qui lui fait bien envie. Le berger n’est pas là… Sait-il ce
qu’est le vol ?
Ce qu’il sait en tout cas, c’est le dissimuler : entourer de
feuillages les pieds des ruminants, attacher à leurs queues des balais d’herbes
sèches, pour Hermès c’est un jeu. Il pousse devant lui le troupeau dérobé et
traverse la Grèce. Seul, un vieillard l’a vu ; il se nomme Battos. A
Pylos, il s’arrête et dans une caverne, camoufle le bétail.
Voilà que la nuit tombe ; l’enfant Hermès frissonne. Comment lui
vint l’idée d’assembler des fagots et de faire pivoter une branche de laurier
sur la souche d’un arbre, sans doute un grenadier ? Bientôt des étincelles
embrasent le bois sec qui fume, qui crépite et des flammes s’élèvent. Hermès
qui avait froid vient d’inventer le feu.
Au matin, il s’éveille et offre en sacrifice ses deux plus beaux
taureaux. Il y avait sur l’Olympe, jusque là onze dieux ; il se dit le douzième. Puis il brûle les carcasses mais
garde les boyaux. Satisfait de lui-même, il regagne Cyllène, la grotte
maternelle et comme un enfant sage, s’endort dans son berceau.
Apollon, cependant, recherche son troupeau. Il demande à Silène
d’envoyer ses satyres partout en Thessalie. Lui-même parcourt la Grèce. Et
c’est le vieux Battos, qui le met sur la piste. Hermès avait pourtant acheté
son silence en lui offrant un bœuf, mais le dieu du soleil en a proposé deux.
Battos a mal choisi ; Hermès n’oubliera pas et fera de Battos pour toujours un
rocher.blog 130509
Et puis quelques satyres, revenant d’Arcadie sans avoir vu les vaches
racontent à Apollon qu’au pied du mont Cyllène, une musique étrange s’échappe
d’une grotte. Apollon est devin et aussi musicien. Il part pour l’Arcadie et
voit devant la grotte la nymphe Cyllené qui se dit la nourrice d’un enfant
merveilleux qui en jouant gentiment avec une carapace de tortue et quelques
boyaux de vaches a fabriqué ce jouet mélodieux, avec lequel il a bercé sa mère.
Apollon est furieux, sur le sol et aux murs des peaux sont étendues ; il
entre dans la grotte et réveille Maïa. Il la somme de rendre le bien qu’a pris
son fils. Maïa hausse les épaules et montre le bébé qui dort dans son berceau.
Qui ne dort que d’un œil ; Apollon n’est pas dupe. Il secoue le gamin qui
ouvre de grands yeux, demande ce qu’est une vache et à quoi ça ressemble.
Pour être dieu lui-même il connaît le pouvoir d’une divinité, même
encore en enfance. Hermès n’avouera pas. Il le prend sous un bras ; sous
l’autre, les peaux roulées qui serviront de preuves et va montrer le tout au
tribunal de Zeus.
Le monarque des Dieux qui est aussi son père
interroge l’enfant. Hermès fait le
troublé, bafouille et balbutie, mais il ne quitte pas des yeux l’arc et les
flèches d’Apollon. Ces armes lui font terriblement envie ; il les lui
faut. Profitant de la discussion entre Apollon et son père, il escamote l’arc
et les flèches. Mais Zeus l’a vu. Il est certain maintenant qu’Hermès a dérobé
le bétail. Très fier d’avoir un fils aussi astucieux et précoce, Jupiter le
nomme dieu des voleurs, puisque aussi bien il s’était compté au nombre des
dieux. Il faudra cependant qu’il restitue les vaches et les armes.
Mais Apollon a vu la carapace tendue de trois boyaux. Intrigué, il la
prend, quand il touche les boyaux le son est si merveilleux que le dieu
musicien est ébloui.
Hermès le voyant tenté, entame une négociation : Apollon aura la
lyre, s’il lui laisse en échange le troupeau dérobé. Zeus de plus en plus
charmé nomme ce fils précoce, non seulement dieu des voleurs mais aussi dieu du
commerce. Les deux vont ensemble pense le Maître des Dieux.blog 140509
Puis Hermès, prend l’apparence d’Arès pour aller se faire nourrir par
Héra qui le prend sur ses genoux et lui donne le sein. Même après avoir
découvert le subterfuge, la déesse pourtant si vindicative avec les enfants
adultérins de son époux, gardera toujours une certaine tendresse pour le jeune
et sympathique énergumène.
Hermès devint à son tour berger ; le berger du troupeau qu’il
avait extorqué à Apollon. C’est avec le tibia d’une vache, qu’il inventa la
première flûte. Le dieu musicien en eut envie et l’échangea contre une houlette
aux propriétés particulières : sa baguette d’augure .
Hermès exigea en outre quelques leçons de divination. Les Thries,
nourrices des dieux lui apprirent à prédire l’avenir à l’aide de petits
cailloux. Le jeune Hermès, toujours prêt à s’amuser, en fit aussi un jeu. On
joue encore aux osselets.
De plus en plus charmé des talents de ce fils, Zeus lui remet le pétase
des voyageurs, des sandales d’or ailées et
en fait son messager personnel. Il entoure la baguette offerte par
Apollon de rubans blancs qui, plus tard, deviendront des serpents. C’est le
caducée, bâton oraculaire insigne d’Hermès psychopompe et aussi maître des
songes qui a le pouvoir d’endormir et d’éveiller les hommes.
Hermès assiste les mourants ; poser les yeux sur la baguette les
fait mourir en douceur. Mais le caducée peut aussi guérir.
Après que les trois Parques eurent inventé les cinq voyelles du premier
alphabet et Palamède les onze consonnes, Hermès convertit ces sons en
caractères. Il fit des lettres en forme de coins en pensant à la formation
triangulaire du vol des grues. Puis il introduisit cette écriture de Grèce en
Egypte.
MAI - Semaine
2- Jour 3 -LE JARDIN EXTRAORDINAIRE
C’est à la Saint
Antonin
Que vend son vin le
malin.
LE MUGUET
Dans la nuit de Beltaine, du 30 avril au 1° mai,
les Celtes offraient à l’été naissant des bouquets d’Aubépine.
Offrir du muguet au lieu d’aubépine est une
tradition relativement récente.
L’histoire voudrait qu’en 1561, Louis de Girard,
agent secret à la solde de Catherine de Médicis, de retour d’Italie, offrît à
Charles IX un brin de muguet.
L’année suivante, le roi en distribua à toutes les dames de la cour pour leur porter
chance et fit le vœu que la tradition se perpétuât.
Il fut entendu et depuis, des villes comme
Compiègne, Rambouillet ou Chaville, organisent des défilées de chars fleuris et
élisent la Reine du Muguet.
Dans la seconde moitié du XX° siècle, Christian
Dior, couturier parisien, crée un parfum à la senteur de muguet. Il le lance un
jour de premier mai en offrant quelques brins à ses clientes.. Ces dames
trouvèrent l’attention charmante et Monsieur Dior fit du muguet la fleur
fétiche de sa maison. Depuis, à chaque nouveau défilé, on vaporise du muguet
dans les salons, ce qui enchante les clientes et donne la migraine aux
vendeuses.
Mais le muguet se moque de ces mondanités ; il
pousse modestement au fond des bois depuis que Léonard, un guerrier compagnon
de Clovis, lassé des combats, se retira dans un ermitage, bien résolu à ne plus
jamais se servir de ses armes. Hélas, un monstrueux dragon vint le provoquer
dans sa retraite. Il dut s’armer pour se défendre et parvint non sans peine à
tuer le monstre. Chaque goutte de sang versée par l’ermite fit jaillir du sol
une pousse de muguet.
Offrez à celle ou celui que vous aimez un bouquet
de brins de muguet à 12 clochettes, entouré de feuilles de mauve et vous
gagnerez son cœur à coup sur. Mais ne trichez pas ! Le brin doit avoir naturellement
ses 12 clochettes et retirer ou en ajouter (comment ?) ferait effet
contraire !
De même que, si offrir du muguet au premier mai
porte bonheur, en donner avant ou après pourrait avoir de néfastes
conséquences.
Le muguet mérite largement la réputation et les
hommages qu’on lui rend.
Vous pouvez ne pas croire à ses vertus magiques,
mais la science en fait également une plante bénéfique : il renforce
la mémoire et les facultés intellectuelles ; humez son parfum avant
d’entreprendre un travail créatif. Le mois de mai passé, une bougie parfumée au
muguet vous aidera à penser.
La tisane de muguet serait un tonicardiaque dont il
convient d’user avec prudence.
Moins dangereux : la racine fait disparaître
les cors au pied ; mettre dans sa poche autant de racines que vous avez de
cors et partez d’un pied léger.
En Allemagne, prendre garde à la Dame Blanche qui se tient auprès des
plantes pour vous empêcher de les
cueillir.
MAI- Semaine 2- Jour 4 -QUELLE HISTOIRE
Gare qu’il ne gèle
A la Sainte-Estelle.
WILD
BILL HICKOCK
« Tire d’abord,
questionne ensuite ! »
Tel était le conseil donné par Wild Bill Hickock à ses adjoints du
temps qu’il était marshall à Deadwood . Wild Bill incarne à lui seul toutes les figures du Western.
Né un 27 mai 1837 dans l’Illinois, l’un des plus célèbres
« gunfighters » de l’Ouest, acquit très tôt le goût du risque et de
l’aventure. Son père faisait partie d’un réseau clandestin qui aidait les
esclaves noirs échappés des plantations du Sud à passer dans les états non
esclavagistes.
Il était à peine sorti de l’adolescence quand il arrêta sans aide, le
gang Mac Canles à Rock Creek . Cet exploit lui valut sa réputation de tireur d’élite.
Engagé dans l’armée de l’Union pendant la Guerre Civile, James Butler
Hickock gagna le surnom de Wild Bill sous lequel il est entré dans la légende
par des actes héroïques non dépourvus de
cruauté. Une légende qui fait de lui non pas un assassin, car il se trouvait
toujours du côté de la loi, mais en tout cas un personnage qu’il valait mieux
ne pas contrarier. Il tirait vite et visait juste.
Démobilisé, il arrive à Fort Riley où il est nommé sherif adjoint. Puis
le voilà éclaireur avant d’être shérif à part entière cette fois, à Hays City
au Kansas où il conforte sa légende en abattant Tom, le frère du général Custer
- qui n’était sans doute pas de son avis-, mais toutefois en état de légitime
défense. Tous les cadavres qui jonchent sa route étaient des hors la loi ou des
provocateurs.
Il faut dire que l’ouest en ce temps là, n’était pas peuplé de
pantouflards lymphatiques.
L’air devenant malsain pour lui, il enfourche les poneys du Pony
Expresse et filant comme le vent, botte à botte avec Kit Carson, achemine le
courrier de l’Atlantique au Pacifique en des temps records.
On le revoit shérif à Abilène . Il y rencontre, Buffalo Bill et
participe au massacre des bisons avant de se produire dans le Wild West Show,
où il s’illustre en faisant du tir acrobatique au grand galop.
Séduit par Calamity Jane, il conduit avec elle des diligences jusque
dans les Black Hills.
On trouve de l’or dans le
Wyoming . Wild Bill s’y arrête mais comprend vite que ce n’est pas en creusant
la terre qu’on fait fortune. Il préfère gagner au poker les dollars que
touchent les mineurs en échange de leurs pépites.
Joueur habile et chanceux, il
refusait de s’asseoir en tournant le dos aux portes et aux fenêtres et il
aurait du se tenir à cette attitude puisqu’à Deadwood, un jour où il avait
gagné contre un certain Jack Mc Call, le mauvais joueur l’abattit d’une balle
dans la nuque…
Mauvais joueur ou tueur à gages stipendié par des amis des ses
anciennes victimes ?? Allez savoir…
Depuis, une main qui comporte une paire d’as et une paire de huit noirs
est nommée la main du mort ; c’est celle qu’on retrouva près de son
cadavre..
MAI - Semaine
2-Jour 5 -LE BESTIAIRE ENCHANTE
Lorsque Pancrace
apporte les dragées,
C’est toute la noce qui
est mouillée.
Le coucou
Le coucou a chanté ; on est tout joyeux, il ne gèlera plus, on va
pouvoir planter, semer, sortir les géraniums. Et l’on s’agite au doux chant du
coucou… si monotone et tant sonore qu’il va bientôt devenir parfaitement agaçant ! Deux
notes insistantes, stridulées sans trêve avec parfois une altération quémandant
une réponse.
Si on savait où il se perche, on lui enverrait bien ses savates pour le
faire taire ; mais les coucous n’ont même pas de nid ; ils pondent,
parents dénaturés dans celui des autres oiseaux et, s’ils se font entendre, ils se montrent peu.
Ce qui permet à d’aucuns de vous affirmer que le coucou a la taille d’une
tourterelle, mais qu’il est plus fin et prolongée d’une queue longue et
étroite. Sa couleur serait gris ardoise sur le dos et son ventre blanc crème
rayé de sombre. Certaines femelles auraient le dessus du corps roux strié d’un
brun proche du noir ce qui a donné naissance à une légende ; le coucou en
hiver, deviendrait épervier.
Fariboles ! Ne croyez rien de tout ça !
Le coucou est en vérité un minuscule oiseau de bois que les suisses
logent dans de petits chalets en dentelle de sapin, décorés de fleurs peintes
du plus printanier effet. On les accroche aux murs des salles à manger, on y
suspend deux pommes de pin et on dresse l’oiseau à sortir du chalet en lançant
autant de « coucous » sonores que d’heures écoulées. Ce qui ne manque
pas de surprendre, voire de donner le hoquet aux convives qui n’ont pas
remarqué l’ingénieuse pendule avant de passer à table.
MAI
- Semaine 2- Jour 6-
LIRE ET RELIRE
Jeannet, gare à
Jeannet,
Quand il s’y met, il
nous fait trois pets
ANDERSEN
Vous avez très envie de pleurer
et aucune raison légitime de le faire. Alors, lisez un conte d’Andersen.
Andersen sait faire pleurer comme personne. Il laisse même entendre que ne pas
pouvoir pleurer est un véritable malheur. Ains, dans la Reine des Neiges, le
jeune Kay est frappé d’un éclat de miroir diabolique qui le rend insensible et
le prive de larmes. Il est enlevé par la Reine des Neiges et son amie Gerda va
se donner un mal de pendu pour le retrouver. Alors le méchant éclat de miroir
tombe et bonheur… Kay peut à nouveau pleurer !
Ensuite vous pourrez pleurer sur
les malheurs qui adviennent au Vilain Petit Canard, que personne n’accepte ni
ne comprend. Mais essuyez vos larmes : si vous vous sentez tant d’affinités avec ce malheureux volatile,
c’est que bien entendu, vous êtes comme lui : un cygne.
Mouchez-vous, et pleurez encore
sur le destin de la pauvre Petite Sirène qui renonce à sa voix, à son
immortalité et à l’amour des siens, rien que pour avoir des jambes et faire un
tour de valse avec un idiot de Prince qui lui préfère une ordinaire fille de
roi.
Pleurez sur le vaniteux petit
sapin qui souffre et va joyeusement à la mort pour passer quelques jours sous
une parure brillante.
Et comme avec lui nous sommes
arrivés à Noël, finissez votre provision de mouchoirs en compagnie de la Petite
Marchande d’Allumettes, le conte de Noël le plus triste du monde :
Et l'enfant alluma une nouvelle allumette, et
puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir la bonne grand-mère le plus
longtemps possible. La grand-mère prit la petite dans ses bras et elle la porta
bien haut, en un lieu où il n'y avait plus ni de froid, ni de faim, ni de
chagrin: c'était devant le trône de Dieu.
Le lendemain matin, cependant, les passants
trouvèrent dans l'encoignure le corps de la petite ; ses joues étaient rouges,
elle semblait sourire ; elle était morte de froid, pendant la nuit qui avait
apporté à tant d'autres des joies et des plaisirs. Elle tenait dans sa petite
main, toute raidie, les restes brûlés d'un paquet d'allumettes.
MAI _ Semaine 2- Jour 7 -ON CONNAIT LA CHANSON
Saint Boniface nous ôte
la boue
Ou il nous en met
jusqu’au cou.
TOUT CA PARC’ QU’AU
BOIS D’ CHAVILLE
Ce jour là au bois d’ Chaville
Y’avait du muguet
Si ma mémoire est docile
C’était au mois d’ mai
Au mois d’ mai dit le proverbe
Fais ce qu’il te plaît
On s’est allongé sur l’herbe
Et c’est c’ qu’on a fait.
Comm’ nous étions sous les branches
Bien dissimulés
Sam’di-Soir et Franc’-Dimanche
N’en ont pas parlé
Le lend’main d’cett’ aventure
Nous avons ach’té
Un traité d’puériculture
Et d’quoi tricoter
Tout ça parc’qu’au bois d’Chaville
Y’avait du muguet.
Quand je songe aux conséquences
De ce jour charmant
Je me sens rempli d’avance
D’un très grand tourment
Car par ma faute il va naître
Un pauvre ingénu
Qui va forcément connaître
Tour c’que j’ai connu
Le pion, l’adjudant d’ semaine
Le meilleur ami,
Autant de choses inhumaines
Plus qu’il n’est permis
Et des tas d’ choses inutiles
Comm’ les traités d’ paix
Les savants, les sergents d’ ville
Et l’ chef du budget.
Tout ça parc’ qu’au bois d’Chaville
Y’avait du muguet.
On t’apprendra l’ cod’ civique
Et la probité
Si tu mes mets en pratique
Tu s’ras exploité
Par contr’ si tu t’en balances
Tu s’ras respecté
Et selon toute évidence
Tu s’ras député
Pour te fair’ faire connaissance
De la liberté
Tu seras dès ta naissance
Fin’ment ligoté
Tu pourras souiller ton lange
Afin d’ protester
C’est d’ mêm’ toi, petit ange,
Qui s’ras embêté
Tout ça parc’ qu’au bois d’ Chaville
Y’avait du muguet.
On t’enverra fair’ la guerre
Dans les fantassins
Pour que ceux de la dernière
Soient pas morts pour rien
C’est c’ qu’ on a dit à mon père
Et c’est c’ qu’on m’a dit
Ca r’vient d’ façon régulière
Tout comm’ les radis
Voilà mon cher petit homme
Tout ce qui t’attend
Parc’ que j’ai croqué la pomme
Un jour de printemps
C’est peut-être une folie
Mais si tu voyais
Comm’ ta maman est jolie
Tu me pardonn’rais
D’avoir été à Chaville
Cueillir du muguet.
Pierre DESTAILLES
MAI
-Semaine 3- Jour 1- US ET COUTUMES
Craignez le petit Yvonnet,
Le pire de tous quand il s’y met
L’ ASCENSION
St Yves de Tréguier, protecteur de la Bretagne et patron des avocats
(1253-1303), tantôt annonce l’été, tantôt se veut un dernier saint de glace.
Yves, préférant mourir tranquille, refusa les soins d’un médecin et depuis, on
recommande de ne prendre aucun remède le jour de sa fête.
Heureusement, guêpes et abeilles ne sont pas encore à l’œuvre et on
peut attendre le lendemain pour, en cas de piqûre, se frotter le visage et les
mains de feuilles du noyer, toujours bon dernier à les laisser sortir.
Voici venir l’Ascension. Les fées Bulgares vont pouvoir commencer
d’aller la nuit cueillir les fleurs de dictame, une sorte d’origan aux vertus
magiques. Elles cesseront à la Pentecôte.
Dormir sous le dictame guérit les maladies nerveuses. Le parfum
hallucinogène du dictame endort, permet des voyages nocturnes au cours desquels
vous pourrez rencontrer des femmes
fleurs aux ailes blanches de papillons. Au réveil vos maladies nerveuses ne
seront plus que souvenir.
Le jour de la Pentecôte, pensez à faire bénir de l’eau et répandez-là
aux quatre coins de la maison pour éloigner la foudre.
Observez d’où vient le
vent : il soufflera de ce côté pendant 6 semaines ; de même s’il
pleut, ce sera pendant sept semaines.
Ce qui n’empêchera pas les gens de Tarascon d’organiser les jeux de la Tarasque institués par le roi René
en mémoire de la capture de ce terrible dragon.
MAI - Semaine 3- Jour 2- CONTE
A la Saint-Honoré
S’il fait gelée
Le vin diminue de moitié.
Castor et Pollux-
Léda, reine de Lacédémone, avait sur son étang deux cygnes qu’elle
nourrissait.
Un beau matin qu’elle leur portait dans un panier quelques friandises,
elle en aperçut un troisième, plus grand, plus beau, majestueux et terrible.
Les deux autres cygnes se tenaient à sa suite, l’air craintif et déférant. Le
grand oiseau aborda au rivage, s’approcha de la reine, enroulant son long cou
autour de son poignet. Léda était un peu méfiante : le bec du cygne peut
être cruel, mais ce grand oiseau-là ne semblait que tendresse.
Tantôt la précédant, tantôt lui caressant les jambes, il la guidait
vers un bosquet voisin, et là… censure pour cause d’ignorance totale du mode
opératoire dans ce qui va suivre…
Bon !... mais le cygne était Zeus, vous vous en doutiez
bien !
En sortant du bosquet, un peu ébouriffée, rajustant sa tunique, Léda
reprit le cours de sa vie ordinaire. Elle eut toutefois la prudence de partager
le soir même la couche du roi Tyndare, son époux.
Elle fit bien !
Car quelque temps après, Léda pondit deux œufs. De chacun sortirent un
garçon et une fille, dont les destins, c’est bien le moins après une naissance
pareille, furent peu ordinaires. Clytemnestre et Castor avaient pour père
Tyndare. L’œuf fécondé par Jupiter donna
naissance à Hélène et Pollux.
Clytemnestre épousera plus tard le plus puissant des rois de son
temps : Agamemnon, qui commandera l’armée grecque sous les murs de Troie.
L’autre fille, Hélène la belle, sera la cause de cette guerre.
Quand aux garçons, unis comme de vrais jumeaux, ils étaient
inséparables, toujours montés sur de sauvages chevaux blancs que Castor
excellait à dresser, tandis qu’on disait de Pollux qu’il était invincible à la
lutte.
A peine sortis de l’enfance, ils durent lever une armée pour reprendre
leur sœur Hélène, enlevée (déjà !) par un Thésée quinquagénaire ;
puis ils suivirent Jason sur le navire Argos, à la conquête de la Toison d’Or.
Ces aventures extraordinaires ne rendirent pas nos héros plus
sages ; de retour au pays, ils n’eurent pas de meilleure idée que
d’enlever les fiancées de leurs cousins, jumeaux eux aussi, - tout marche par
paires dans cette histoire !- et de leur faire des enfants. Les cousins,
justement mécontents engagèrent un combat sanglant au cours duquel Castor
trouva la mort. Zeus, avant de foudroyer les deux rivaux enleva sur l’Olympe,
Pollux, son rejeton, et lui offrit l’immortalité qu’il refusa. L’éternité sans
son jumeau lui semblait bien trop longue.
Zeus, après réflexion, décida qu’ils seraient immortels à tour de rôle,
un jour sur deux. Et, pour qu’un peu de paix règne sur terre, il expédia au
firmament les deux énergumènes. On peut toujours les voir briller : Castor
et Pollux sont les Gémeaux.
MAI - Semaine 3 -Jour 3 -C’ EST BON SIGNE
Mai fait le blé
Juin fait le foin.
Les gémeaux
« L’entêtement pour l’astrologie est une orgueilleuse
extravagance. Nous croyons que nos actions sont assez importantes pour mériter
d’être écrites dans le grand livre du Ciel. Et il n’y a pas jusqu’au plus
méprisable artisan qui ne croit que les corps immenses et lumineux qui roulent
sur sa tête ne sont faits que pour annoncer à l’Univers l’heure où il sortira
de sa boutique. »
MONTESQUIEU
De mi-mai à mi
–juin, dont la Révolution fit Prairial, les Gémeaux sont gouvernés par la
planète Mercure, dont dépendent les épaules, les bras et les mains…
Les natifs sont
beaux et (miséricordieux) ; ils mènent sagement une vie publique bien
rémunérée et comme le dieu qui les patronne, ils sont aptes au commerce,
et peuvent devenir riches avant 35 ans. Leur première épouse mourra tôt ce
qui leur permettra, le deuil passé, d’épouser une étrangère.
S’ils courent le
risque d’être mordus par un chien, et d’en garder la marque, d’être sujets au mal de mer, ils ont en revanche une chance de vivre cent
ans et dix mois.
Les filles Gémeaux,
peuvent être victimes d’erreurs judiciaires. Elles devront, si elles veulent se
marier vierges, le faire avant l’âge de quatorze ans. Elles vivront ensuite
soixante dix ans sans cesser d’honorer Dieu.
Si les jours de
Mercure et du Soleil leur sont favorables, en revanche les jours de Lune et de
Vénus ne leur valent rien.
Le Gémeau, signe
aérien, retiendra son souffle en présence du poisson dont il pourrait
transformer l’insondable océan en tempête ; qu’il craigne de faire
déborder les lacs rivières et fleuves du Cancer. En revanche, il ridera à peine
les sources puits et marécages du Scorpion.
Il rafraîchira le
Lion caniculaire, ranimera les braises du Sagittaire mais qu’il prenne garde
d’attiser les étincelles du Bélier qui n’a besoin que d’un soupir pour devenir
incendie ravageur.
Pour affirmer leur
personnalité et avoir du succès, les Gémeaux du premier décan se parfumeront à
la vanille.
Les senteurs
d’acacia permettront à ceux du deuxième
décan de ne douter de rien et leur apporteront la patience.
Les effluves de menthe doteront ceux du troisième
d’une ardeur amoureuse sans égale.
MAI - Semaine 3 -Jour 4 -LUSTUKRU
Averse de Mai a plus de pouvoir
Que dix arrosoirs.
LES DOIGTS DANS LE NEZ
Il existe un moyen fort simple pour
mesurer votre nez:
Couchez le pouce de la main droite sur
l'index de la même main; tenez le pouce et l'index bien droits et bien tendus.
La longueur de la partie libre de l'index non recouverte par le pouce est juste
la longueur de votre appendice nasal.
NOS
LOISIRS- 26 mai 1907
Note de la rédactrice: Vérifié exact
mais, à quoi ça sert?
PP
MAI - Semaine 3- Jour 5- COURRIER DU CŒUR
Pluie de Mai
Ne vide pas le grenier
Lettre de Napoléon à Joséphine
Camp de Boulogne, le 25 thermidor, an XIII
J’ai voulu savoir comment on se portait à la Martinique.
Je n’ai pas souvent de vos nouvelles. Vous oubliez vos amis ; ce n’est pas
bien. Je ne savais pas que les eaux de la Plombières eussent la vertu du fleuve
Léthé.
Il me semble que c’est en buvant ces eaux de Plombières que vous disiez : «Ah !
Bonaparte, si je meurs, qui est-ce qui t’aimera ?» Il y a bien loin de là,
n’est-ce pas ? Tout finit, la beauté, l’esprit, le sentiment, le soleil
lui-même ; mais ce qui n’aura jamais de terme, c’est le bien que je veux, le
bonheur dont jouit… et la bonté de ma Joséphine. Je ne serai pas plus tendre si
vous en faites des risées.
Adieu, mon amie, j’ai fait hier attaquer la croisière anglaise ; tout a bien
été.
MAI -Semaine 3- Jour 6 -AH !
LA MODE DE CHEZ NOUS
Gelée de Saint-Bernardin
Tu peux dire adieu à ton vin
Le
monde comme il va
Babouc alla passer
la soirée chez un marchand de magnificences inutiles. Un homme intelligent,
avec lequel il avait fait connaissance, l’y mena ; il acheta ce qui lui
plut, et on le lui vendit avec politesse beaucoup plus qu’il ne valait .
Son ami, de retour chez lui, lui fit voir combien on le trompait. Babouc mit
sur ses tablettes le nom du marchand, pour le faire distinguer par Ituriel au
jour de la punition de la ville. Comme il écrivait, on frappa à sa porte ;
c’était le marchand lui-même qui venait lui rapporter sa bourse que Babouc
avait laissée par mégarde sur son comptoir. Comment se peut-il, s’écria Babouc,
que vous soyez si fidèle et si généreux, après n’avoir pas eu honte de me
vendre des colifichets quatre fois au-dessus de leur valeur ?
-Il
n’y a aucun négociant un peu connu dans cette ville, lui répondit le marchand,
qui ne fût venu vous rapporter votre bourse ; mais on vous a trompé quand
on vous a dit que je vous avait vendu ce que vous avez pris chez moi quatre
fois plus qu’il ne vaut ; je vous l’ai vendu dix fois davantage ; et
cela est si vrai, que si dans un mois vous voulez le revendre, vous n’en aurez
pas même ce dixième. Mais rien n’est plus juste ; c’est la fantaisie
passagère des homme qui met le prix à ces choses frivoles ; c’est cette
fantaisie qui fait vivre cent ouvriers que j’emploie ; c’est elle qui me
donne une belle maison, un char commode, des chevaux ; c’est elle qui
excite l’industrie, qui entretient le goût, la circulation et l’abondance.
Je
vends aux nations voisines les mêmes bagatelles plus chèrement qu’à vous, et
par là je suis utile à l’empire. Babouc, après avoir un peu rêvé, le raya de
ses tablettes ; car enfin, disait-il, les arts du luxe ne sont en grand
nombre dans un empire que quand tous les arts nécessaires sont exercés, et que
la nation est nombreuse et opulente. Ituriel me paraît un peu sévère.
VOLTAIRE
MAI - Semaine
3 -Jour 7 -LES METIERS
S’il pleut le jour de Saint Lenfroi
Foin dans le pré n’est pas à toi.
LA MIDINETTE
Qui sont les midinettes ?
Des lectrices assidues de « romans de gare » sentimentaux, de
la collection Harlequin et de Barbara Cartland ?
Celles qui écoutent larmes montant du cœur jusqu’au yeux, André Rieu et
Didier Barbelivien ?
Où qui sont devenues membres à part entière , partageant heurs et
malheurs des familles des sagas télévisées ?
Les filles de celles qui naguère ne manquaient pas un numéro de
« Nous Deux » ou « Confidence » ?
Pas seulement !
A la « Belle Epoque » qui ne fut pas belle pour tout le monde, les employées ,
petites mains ou vendeuses des maisons de couture du quartier Saint Honoré et
de la Rue de la Paix, pour cause de manque de temps et d’argent se
nourrissaient mal. Leur déjeuner pris sur le pouce dans l’atelier, en libérant
un coin de table du travail en cours soigneusement protégé, était composé la
plupart du temps « d’un hareng et de deux sous de frites ».
De riches clientes se sont émues de la maigreur et de la criante
mauvaise santé de ces jeunes filles dont beaucoup étaient phtisiques.
Afin de leur assurer au moins un repas décent par jour, car nombre
d’entre elles n’étaient guère mieux nourries dans leurs foyers,elles fondèrent
à leur intention les « Œuvres de Midi de Saint Germain
l’Auxerrois » :un service social qui réclamait en outre une heure de
repos pour leur laisser le temps de déjeuner.
Les couturiers n’étaient pas des monstres et, en fournisseurs soucieux
de ne pas mécontenter leur clientèle, la grande majorité d’entre eux y
souscrirent volontiers. On vit alors, vers
midi, se répandre dans le quartier des essaims de jolies filles que l’absence
de moyens contraignait à la véritable élégance, au chic sans clinquant ni
ostentation : les « midinettes ».
Puis vint la « Grande Guerre ». En 1917, la clientèle
fortunée avait d’autres préoccupations que ses toilettes. Voyant leur chiffre
d’affaires baisser, les couturiers voulurent imposer à leur personnel une demie
journée de chômage obligatoire non rémunérée, le samedi.
Refus massif du personnel qui réclame alors la « semaine
anglaise », la vraie, intégralement compensée, plus une indemnité de
« vie chère ».
Dès le mois de mai, des centaines de jeunes femmes sont dans la rue. De
plus, tandis que les hommes sont au front, les femmes travaillent à leur place,
si bien que la revendication s’étend aux autres professions. Un journaliste de
l’Humanité relate que le 16 mai elles sont 3000 et dix mille quelques jours
plus tard, soutenues par les chauffeurs de taxi et les cochers de fiacre qui
les transportent gratuitement au siège de la CGT, rue de la Grange aux Belles
qui n’a jamais si bien porté son nom.
L’ambiance est tout à fait joyeuse et piou-piou puisque de soldats en
permission accompagnent leurs fiancées et marraines de guerre en
chantant :
« On s’en
fout,
On aura la
semaine anglaise !
On s’en fout,
On aura les 20
sous ! »
Mais les joyeux fiancés devront repartir au front et on sait ce que ce
mot signifiait, aussi les « midinettes » ajoutent-elles la paix à
leurs revendications.
Le mouvement gagna la province. On m’a raconté qu’à Nancy, ma
grand-mère, alors « première » au Caprice, la meilleure maison de
mode de la ville, avait été invitée avec tout son atelier, à un meeting afin
d’y prendre la parole et d’exposer les revendications des modistes.
Le président de séance la présenta en ces termes :
« Nos gentilles midinettes sont ce qu’elles sont, cependant….
Et la suite de la phrase restera à jamais ignorée, car Lucienne Humbert
étirant son mètre 55 assez pour toiser l’orateur qui la dépassait d’une tête,
la veine bleue de son menton (qui plus tard, sèmerait la terreur parmi ses
fournisseurs, son personnel et jusqu’au sein de sa famille), cette veine bleue
palpitante, elle lança :
« Monsieur, les gentilles midinettes vous donnent le
bonsoir ! Venez, Mesdames ! »
Et le bataillon de jeunes femmes en toilettes de printemps et chapeaux
fleuris, gagna dignement la sortie.
Lucienne Humbert était modiste, sympathisait avec les midinettes, mais
n’admettait en aucun cas, et n’a jamais admis, qu’on se serve de ce terme pour
dévaloriser son métier et celles dont
l’agilité manuelle en faisaient la dignité.
MAI - Semaine
4 -Jour 1- US ET COUTMES
A la Sainte-Emilie,
Luzerne à pleine faucille.
LES NOMBRES : le 5
Les fleurs à cinq pétales, figuraient pour les auteurs symbolistes médiévaux
les cinq sens de l’Homme.
L’Homme dont Hésiode nous dit qu’il eût cinq âges : l’Age d’Or,
l’Age d’Argent, l’Age de Bronze, le Temps des Demi-Dieux et l’Age de Fer.
En Amérique Centrale, le cinq est associé au dieu Maïs, puisque la
première feuille de la plante se montre quatre jours après les semailles.
En magie, les pentacles protègent des maléfices.
Rêver du cinq assure sérénité et bien-être.
MAI - Semaine
4- Jour 2 -CONTE
Plante un pois à la
Saint-Didier,
Tu en récolteras un
setier,
Et s’il fait soleil,
fais un vœu,
Il s’accomplira sous
peu.
L’AUBEPINE ROUGE
L’aubépine fleurit en mai et le printemps, piqué, se transforme parfois
en hiver puisque
Quand l’aubépine est en fleurs
Le temps est en rigueur.
On dit que l’aubépine est la petite sœur diabolique du pommier, mais
savez vous pourquoi certaines on des fleurs rouges ?
C’était il y a longtemps ; beaucoup de poules avaient encore des
dents, et dans un village de ce temps là, un jeune homme cultivait un verger,
le plus beau de la région qui donnait tous les ans des montagnes de pommes avec
lesquelles il faisait un cidre excellent.
Il se nommait Emile et il était amoureux.
Amoureux de la belle Félicie qui avait tant de soupirants qu’elle ne
savait lequel choisir. A vrai dire Félicie aimait surtout les dentelles de ses
jupons et les broderies de son corsage ; elle aimait sa jolie tournure
quand elle allait danser et les compliments et les fleurs.
Elle s’aimait tant elle-même, qu’elle choisit d’accorder sa main à
celui qui l’aimerait le mieux ; ce fut une grande chance pour Emile qui
lui offrit pour leurs fiançailles un collier d’or.
Le jour de la noce arriva ; ce fut une belle fête et le soir on
dansa. Emile et Félicie faisaient plaisir à voir. Il y a toujours dans les
noces un invité que personne ne connaît ; les amis de la mariée pensent
qu’il fait partie de ceux du marié et réciproquement.
Aux noces d’Emile et Félicie, l’inconnu était un grand beau garçon, au
poil noir et à l’œil d’ambre et qui dansait miraculeusement bien ; il
tournait, sautait, faisait des entrechats, sous le regard ébloui de Félicie qui
pour une fois trouvait à admirer mieux qu’elle-même. Emile qui était bon
danseur voulut rivaliser avec l’étranger et se mit lui aussi à tourner, à
bondir mais il n’avait pas, pauvre villageois, les souples bottes de cuir de
son rival. Ses souliers du dimanche étaient lourds ; il glissa, et se
cassa la cheville. On l’emporta chez l’ancien, qui lui mit une attelle et lui
donna une potion qui le ferait dormir sans douleur. Autour de lui, on riait lui
promettant sa nuit de noces pour plus tard et disaient les plaisants, elle n’en
sera que meilleure.
Oui, mais le lendemain matin, le beau danseur avait disparu et l’on ne
trouva nulle part Félicie.
Sans attendre que ses os se ressoudent, Emile attela son âne et partit
à la recherche de la fugitive. A la ville voisine, dans d’autres plus
éloignées, il n’y avait pas trace de sa promise.
Il boitait de plus en plus et l’ancien, pour le faire tenir tranquille
lui dit :
-« A quoi sert de partir dans tous les sens ? Si elle revient
elle ne te trouvera pas…
Emile resta chez lui . Il ne savait plus rien faire d’autre
qu’attendre. Il ne soignait plus son verger et les pommiers finirent par ne
plus donner de pommes, puis un a un ils moururent et tombèrent. A leur place
poussaient des aubépines. Tous les ans, en mai, a la date des noces manquées,
elles se couvraient de fleurs blanches, comme des mariées.
Et les années ont passé, quand il n’est plus resté debout qu’un seul
pommier, Emile s’est pendu à la plus haute branche. On l’a enterré dans ce qui
n’était presque plus un verger et les ronces et les épines ont continué de
pousser, toujours couvertes de fleurs blanches au mois de mai.
Et c’est un soir de mai, quand la nuit tarde à venir, que des jeunes
gens qui revenaient d’une assemblée, ont vu une bohémienne rôder près de la
maison d’Emile qu’on n’appelait plus que « la maison du pendu ».
Effrayés ils sont vite rentrés chez eux. Le lendemain, plusieurs épines avaient
des fleurs rouges.
Quelques années plus tard, les villageois pour avoir un pré communal,
décidèrent d’abattre ce qui restait de la « maison du pendu » et de
raser le roncier. On retrouva sous l’épine rouge, le tronc du vieux pommier, la
tombe d’Emile et les restes d’une femme. Le squelette portait au cou le collier
d’or offert par Emile à Félicie pour leurs noces.
MAI -Semaine 4- Jour 3 -RIMES SANS RAISON
Haricots de Rogations,
Rendent à foison.
LA VALSE DES THONS
Le thon Tontaine
Et le thon Tonton
Valsent valsent à perdre haleine
Valsent valsent au son des violons
Le thon Tontaine
Et le thon Tonton
Toute la semaine rêvent aux flonflons
Mais la tante du thon Tonton
Qui tricote sans plaindre sa peine
Pour son neveu un bonnet rond
Sur l’aiguille a perdu la laine
Tant pis pour toi vieux tonton
A ricané le thon Tontaine
Tu auras froid à ton chignon
Et tu pourras faire des fredaines
Quand on fera valser les thons
MAI -Semaine 4- Jour 4- DE TOUT UN PEU
A la Saint Hildevert
Est mort tout arbre qui n'est pas vert.
ARBRES DE MAI
Hildevert, au 7° siècle, était évêque de Meaux. Il n'avait guère le
sens de l'orientation et se fiant pour trouver son chemin à la place de la
mousse sur les arbres, il se perdait souvent. Quand on eut inventé la boussole, les artisans qui la fabriquaient,
pour consoler sa mémoire , le prirent pour saint patron. Au jour de la fête du bon évêque, n'espérez
plus voir pousser de feuilles sur le bois mort. Arrachez, coupez, brûlez; comme vous aurez pris soin, tout au long de
l'hiver de conserver les coquilles d'amandes et de noix, votre flambée sera
rapide, pétaradante et lumineuse. Pour mieux en profiter, vous ne l'allumerez
qu'à la nuit tombée, et, comme les jours allongent (d'une heure dix-huit,
environ), vous aurez tout le temps de sacrifier à la coutume ancienne des
Arbres de Mai. On les plantait
jadis sur les places des villages où garçons et filles chantaient et dansaient
en l'honneur de Maïa; des unions se préparaient. On reliait de chemins fleuris
les demeures des fiancés et les amoureux des jeunes filles sages ornaient leurs
fenêtres de brassées de lilas. Gare, cependant à celles qui repoussaient leurs
soupirants! Leurs différents péchés et travers s'étalaient au grand jour à
grand renfort d'arbres moralisateurs: les paresseuses avaient droit au sureau,
les souillons au bouleau, et pire, pour ruiner à jamais la réputation d'une
inconstante, les mauvais galants n'hésitaient pas à déposer une charogne devant
sa porte. Les sages ménagères
suivaient ces démonstrations d'un oeil amusé et ramassaient des rameaux tombés
des bouquets, les accrochaient à leurs portes et à leurs fenêtres pour que
leurs vaches donnent du lait et aussi pour se protéger des sorcières qui, comme
on sait, déambulent partout durant les douces nuits de printemps. Plus encore
que les sorcières , les serpents sont à redouter; une branche plantée dans le
fumier avait le pouvoir de les éloigner. Bien entendu, l'Eglise tenta d'abolir ces coutumes païennes et comme de
juste, n'y parvint pas. On consulta Charlemagne. Non content d'avoir inventé
l'école, il fut le premier à faire cultiver en France les roses dont il devait
fleurir sa barbe quand il déciderait de la laisser pousser. Il suggéra à son clergé d'instituer une
nouvelle fête, celle de la Reine de Mai. On choisirait dans les villages, la
plus vertueuse des jeunes filles qui serait vêtue de blanc et couronnée de
roses: La Rosière. Il est navrant de constater qu'au fil du temps, pour en
trouver de vertueuses, on dut choisir les filles de plus en plus jeunes!
Le mois de Maïa, récupéré par le
clergé est devenu le mois de Marie? Consacré à la Sainte Vierge, il est réputé
peu propice aux mariages. Comme le dit un proverbe: "Ne se marient en mai
que les fous et les égarés." Pourtant
les Anciens partageaient cette croyance puisqu'on trouve dans Horace: Les
flammes de l'hymen qui s'allumeront pendant le mois de mai, se changeront
bientôt en torches funèbres."
MAI _ Semaine
4 -Jour 5 -C’ EST POUR RIRE
Quand il pleut à la
Saint Philippe,
Le pauvre n’a pas
besoin du riche
FACE A FACE
Les seules créatures qui s'accouplent en
se faisant face sont l'homme et le sandwich au pâté.
CAVANNA
MAI - Semaine 4 -Jour 6- CE SOIR
JE SERAI LA PLUS BELLE
A la Sainte Théodosie,
La rose est la fleur choisie.
LES CHAPEAUX DE
PAILLE
Nos grand-mères en portaient pour protéger leur teint
du soleil. Nous autres qui ne craignons pas le hâle nous en coiffons parce que
c’est joli. Mais d’un été sur l’autre, ils se fanent, prennent la poussière et
deviennent cassants. Comment leur rendre la santé ?
Plusieurs méthodes.
La plus simple : frotter votre capeline avec
un tissu de coton trempé d’eau savonneuse, puis le rincer avec un autre trempé
lui, dans de l’eau claire.
On peur aussi la frotter avec un demi-citron, puis
la brosser à l’eau froide.
Ou encore, la brosser à l’eau oxygénée coupée d’eau
et rincer avec une éponge et de l’eau claire.
MAI
- Semaine 4- Jour 7 -LE
PARTRIOLE
Le cinquièm’ mois de
l’année
Que donnerai-je à ma
mie ?
Cinq lapins grattant la
terre,
Quatre canards volant
en l’air,
Trois rats des bois,
Deux tourterelles,
Un partriole,
Qui va, qui vient, qui
vole,
Un partriole,
Qui vole dans ce bois.