A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

vendredi 2 mars 2018

Les Trois Bigoudis de Clémentine- bureau/souvenirs/vrac



Les cheveux châtain clair, quand on vieillit sont une bénédiction (à la condition toutefois de ne pas les avoir bricolés à coups de teintures plus ou moins toxiques et elles le sont toutes !). Ils éclaircissent progressivement en passant par tous les tons de blond jusqu’au platine et souvent ne vont pas au-delà.
L’envers de la médaille, ce sont les copines qui veulent savoir comment on a fait pour obtenir cette couleur-là et qui prennent un air pincé quand on répond « Rien ! », genre la fille qui ne veut pas donner ses tuyaux. Et en vérité il n’y a vraiment rien d’autre à faire que de laisser agir la nature.
Dans ma famille, c’est une propriété transmise de génération en génération depuis l’arrière- grand-mère.
La « Mémère Clémentine » qui vivait la plupart du temps avec trois mèches entortillées sur de gros bigoudis, l’un au sommet du crâne et les deux autres au-dessus de chaque oreille. Ce qui lui donnait l’allure d’un être arrivant d’une autre planète et qui nous faisait bien rigoler, moi, mon frère et nos quatre cousins, augmentés des « gamins de la place ».
Notre maison donnait en effet sur une vaste place plantée d’arbustes et de massifs qui lui donnait l’aspect d’un square. Cette place nous servait surtout de terrain de jeux…. Bruyants souvent.
Vacarme qui faisait surgir de la fenêtre mansardée du second étage une tête de Clémentine furieuse, nous sommant d’une voix que la colère rendait « pincharde » de cesser immédiatement de brailler tout en ravageant la place.
« Gibier de potence ! piaillait-elle. Vous finirez sur l’échafaud ! » puisque de toute évidence nous allions la « faire mourir à petit feu » et de surcroît « avant l’âge ! ».
L’apparition de Clémentine ornée de ses trois bigoudis était si réjouissante que la plupart du temps, nous n’hésitions pas à la provoquer. Les arbustes de la place résistaient tant bien que mal et d’ailleurs ils sont toujours là. On peut vérifier : c’est à Nancy, place des Ducs de Bar. On a mis sous son ventre un parking, protégé les massifs de grilles et notre maison a changé de propriétaires et d’aspect…
Mais je m’égare et nous voici loin des trois bigoudis de Clémentine. C’est bigoudis qu’elle ôtait pour aller « en ville ». Et quel spectacle de voir ces splendides ondulations blond platine enfin libérées se dérouler sur ses épaules. Pas pour longtemps car au moyen de trois grosses épingles à chignon (trois étant sans doute son nombre fétiche), elle ramassait ses boucles en un volumineux chignon sur lequel elle posait un gracieux bibi noir et emplumé. Sa fille était modiste !
Clémentine à la chevelure magique était pour nous la « Mémère Clémentine » en un temps où l’on acceptait de se faire appeler Mémère la quarantaine à peine révolue. Sa fille la modiste qui se prénommait Lucienne, était devenue dès que nous éructions nos premières syllabes la « Mémère Lulu ». Qui cependant restait Madame Humbert pour ses clientes, ses fournisseurs et son personnel…. La Mère Humbert aussi pour pas mal d’autres qui avaient eu la malheur de la contrarier et en avaient subi les conséquences .

1 commentaire:

Gine a dit…

Jolie évocation!