A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

lundi 31 mars 2014

LA BOUFFARDE



Savez-vous pourquoi on a donné le nom de "bouffarde" à la pipe, fidèle amie de l'homme?
Un caporal de la Grande Armée se nommait Bouffard. A la bataille de Friedland, il eut les deux bras emportés. Le lendemain, un de ses camarades trouva sur le champ de bataille un bras détaché du tronc et qui était affreusement raidi.
"Je le reconnais, s'écria-t-il, c'est le bras de Bouffard; la main tient encore sa pipe, si bien culottée!"
Cette pipe, qui devint la propriété de la compagnie, fut baptisée "bouffarde".
Et l'histoire ne dit pas ce qu'il advint du malheureux Bouffard, privé de bras et de pipe...



samedi 29 mars 2014

mardi 25 mars 2014

Le Fil de Sophie

"Méfions-nous des gens modestes, ils ont des raisons de l'être."

F. NIETZSCHE

dimanche 23 mars 2014

La Pensée Dominicale de Claude

 

C'est avec justesse
que notre ex-président
considère que le travail des juges
produit un effet euphorisant,
mais pouvant susciter de l'angoisse.

– Il a dit l'ex-Stasi, pas l'ecstasy.
– Ah, pardon.

samedi 22 mars 2014

Fauchée...





jeudi 20 mars 2014

Marivauder

La jolie occupation que voilà!
Nous la devons à Marivaux qui, en février 1743, fut reçu à l'Académie française non pour "la multitude d'ouvrages que le public a lu avec avidité, mais à cause de l'amabilité de son caractère"
Dont acte, Messeigneurs! Cessons de nous triturer la cervelle à la recherche du mot juste et de l'accord de participe impeccable... Chantons, buvons et marivaudons... Et si l'Académie nous ignore , au moins aurons-nous passé de bons moments...

mercredi 19 mars 2014

Héloïse et Abélard- Posé sur 2021bureau/souvenirs/vrac


A partir du X° siècle, on voit  près des cathédrales et des monastères, s’ouvrir des écoles qui, au XI° et XII° deviennent des centres de haut enseignement. Des maîtres réputés y dispensent le savoir. A Paris, au Quartier Latin, Pierre Abélard est l’un des plus connus. Un des rares auteurs du Moyen-Age sur lequel on dispose de sources précises. Sa notoriété n’allait pas sans lui valoir rivalités et jalousies. Celle de Guillaume de Champeaux le chasse de Notre-Dame. Il s’installe à Melun, puis sur la Montagne Sainte-Geneviève.
Pierre Abélard,  homme d’un grand charisme est un philosophe important. Au Moyen-Âge, les femmes n’étaient pas exclues des Universités. L’une d’entre elles va s’éprendre de son maître. Elle se nomme Héloïse. Abélard répond à son amour mais un évènement tragique va transformer l’idylle en un mythe amoureux.
Héloïse attend un enfant. Pour ne pas briser la carrière de son amant qui est clerc, elle accepte un mariage clandestin. Mais son oncle, le chanoine Fulbert découvre l’affaire et divulgue le secret. Héloïse est battue et son amant l’enlève pour la mettre à l’abri au monastère d’Argenteuil. Fulbert poursuit Abélard, l’attire dans un guet- apens et le fait châtrer.
Humilié, ridiculisé, le malheureux se fait moine à Saint-Denis. Héloïse prend le voile à l’abbaye du Paraclet. La renommée d’Abélard est telle qu’il reprend bientôt son enseignement, mais il est rebelle ; il conteste l’Eglise, ce qui lui vaut bon nombre de mésaventures.
Les amants en tout cas, ne se reverront jamais, ce qui nous vaut les plus belles lettres de l’histoire amoureuse. Car ils continueront à correspondre jusqu’à la mort d’Abélard en 1142 au couvent de Saint-Marcel.

lundi 17 mars 2014

Lire et relire posé sur 2021

Marguerite YOURCENAR-

Première femme reçue à l'Académie française le 6 mars 1980, elle pensait que ses "Mémoires d'Hadrien" parues en 1951 ne seraient lues que par trois personnes. A sa grande stupeur, le livre dépassa le million d'exemplaires vendus. Et à juste titre!
Dans son discours de réception, le 22 janvier 1981 elle évoque la "troupe invisible de femmes qui auraient dû, peut-être, recevoir beaucoup plus tôt cet honneur". 

dimanche 16 mars 2014

Bientôt l'été, bientôt la plage...



Et à nous les beaux gosses!!

samedi 15 mars 2014

La photo du samedi


Sur le sol Irlandais, peut-être pas, mais dans ma véranda... si!
7 oranges pour la première fois cette année... vous dire si j'en suis fière....

D'autres merveilles chez AMARTIA and C°

jeudi 13 mars 2014

Ermengarde de Narbonne- XII° siècle bureau/souvenirs/vrac


« L’attachement des époux et la tendre affection des amants sont des sentiments de nature et de mœurs tout à fait différentes. Il ne peut donc être établie une juste comparaison entre des objets qui n’ont pas entre eux ressemblance ni rapport. »
Ainsi parlait au XII° siècle une femme en avance sur son temps.  Soutien sans faille et source d’inspiration des troubadours et des poètes, elle est pour cela femme de lettres sans avoir écrit plus que des poèmes ou des sentences.
Née en 1127 ou 1129, Ermengarde est la fille du vicomte Aimery II de Narbonne qui est tué en 1134 à la bataille de Fraga. Elle hérite de son père mais elle n’a que quatre ou cinq ans ; trop jeune pour gouverner, on lui donne pour tuteur Alphonse Jourdain , comte de Toulouse qui doit lui rendre son domaine pour sa quinzième année, ce qu’il n’envisage pas une seconde de faire. Le terme arrivé, il est veuf et propose le mariage à l’adolescente. Certain de son consentement, il a fait rédiger le contrat de mariage.
Mais Ermengarde n’est pas une fille qu’on peut contraindre. Elle se réfugie chez Raymond Béranger IV, comte de Barcelone, adversaire du  comte de Toulouse. Contre une union qui bouleverserait l’équilibre politique de La Région, il réunit sous la bannière de Trencavel une coalition et Alphonse vaincu, doit rendre Narbonne à Ermengarde.
Deux ans plus tard, elle épousera Bernard II d’Anduze qui la laissera veuve au bout de  huit ans.
A cette époque, Philippa, l’épouse de Raymond-Roger de Foix se retire dans une maison de Parfaites. Ermengarde et Raymond-Roger se sont-ils consolés dans les bras l’un de l’autre ? Loup de Foix est-il né de cette rencontre ? Rien n’est certain, mais Ermengarde a vingt-cinq ans et va devenir tout comme Aliénor d’Aquitaine l’égérie des troubadours occitans et de leurs « Cours d’Amour ».
La cour de Narbonne, sous Ermengarde, va devenir un lieu de haute culture.  Médecins, juristes et poètes s’y rassemblent.  On y rencontre Bernard de Ventadour, Peire Rogier, Raimon de Miraval et bien d’autres à qui on prête des amours plus que courtois avec  leur protectrice… et… on ne prête qu’aux riches.
En 1186, André le Chapelain rédige un « Traité de l’Amour Courtois ». Dans la seconde partie, « Comment maintenir l’Amour », il expose 21 jugements d’amour dont celui-ci attribué à l’ensemble des « Dames de Gascogne » :
Le véritable amour peut-il exister entre personnes mariées ?
Réponse : Nous disons et assurons, par la teneur des présentes, que l’amour ne peut étendre ses droits sur deux personnes mariées. En effet les amants s’accordent tout mutuellement et gratuitement, sans être contraints par aucun motif de nécessité, tandis que les époux sont tenus par devoir de subir réciproquement leurs volontés et de ne se refuser rien.
Que ce jugement que nous avons rendu avec une extrême prudence et d’après l’avis d’un grand nombre de Dames soit pour vous une vérité constante et irréfragable. Ainsi jugé, l’an 1174, le 3° jour des Calendes de mai.
A Ermengarde dont nous avons vu plus haut l’opinion, il en attribue cinq.
Ce traité, rédigé en langue d’oïl montre que l’influence d’Ermengarde allait bien plus loin que les terres du Midi.
Toutefois ce badinage pas toujours chaste ne lui fait pas oublier les devoirs de sa charge. Fine politique, maniant le sourire avec autant d’adresse que les armes, elle soutient le roi de France LouisVII contre Henri II d’Angleterre sans pour autant négliger de se faire respecter de ses vassaux mal disposés à supporter le gouvernement d’une femme.
Dans cette région, sa position favorable à la couronne de France déplaît aux seigneurs du Midi qui, comme le comte de Toulouse protègent les Cathares. Bien qu’elle entretienne des liens privilégiés avec les cisterciens de Fonfroide à qui elle a fait don  en 1157 de l’abbaye, des terres et des revenus qui vont avec , cette position chagrine aussi l’Eglise qui n’admet pas le pouvoir d’une femme qui tolère la liberté de mœurs et d’esprit des troubadours. Sa position remet en cause les fondements de l’ordre social de l’époque.

Finalement, son neveu Pierre de Lara va la contraindre à abdiquer. Retirée dans un couvent, elle mourra en 1196, âgée de 67 ou 68 ans.

vendredi 7 mars 2014

Drame de la jalousie


Dans ces années-là, le curé de Blévy était monsieur Boyard. Il était lié d’amitié avec monsieur de Montreuil, un seigneur qui avait sa demeure  non loin de la Noue, sur l’actuelle route de Dreux. Le curé dînait souvent au château, mais hélas, monsieur de Montreuil était maladivement jaloux et il se mit à imaginer que le curé Boyard courtisait son épouse. La conduite de madame de Montreuil avait été et était toujours sans reproche, mais rien ne pouvait dissuader le mari jaloux de son infortune. Si bien qu’un jour il se mit en route tel un frénétique avec le projet d’assassiner le curé. On avait prévenu ce dernier qui eut le temps de sauter par la fenêtre, de prendre la fuite et d’aller se réfugier au Coudray, non loin de Saint-Ange. Il croyait pouvoir trouver asile auprès du chevalier du Coudray. Malheureusement pour lui, Coudray était ami avec Montreuil et de plus, il le craignait fort.
Je crains bien qu’il ne fasse pas bon ici pour vous, dit Coudray au malheureux curé. Montreuil est mon ami mais il est néanmoins redoutable et s’il ne vous a pas trouvé chez vous, il peut fort bien venir vous chercher ici. C’est un furieux ! s’il vous voit chez moi, c’en est fait de vous… et de moi si je tente de l’en empêcher ! »
Le prêtre était au désespoir ; il ne savait où aller se réfugier.
« Ecoutez, continua Coudray, Montreuil est ami avec Madame de Marville. Il la craint et la respecte. Allez la trouver, s’il va chez elle, elle saura bien comment le calmer. »
Monsieur le Curé Boyard, prit aussitôt la route de Marville les Bois. Il n’était pas sitôt parti que surgit Montreuil armé et hors de lui : « Où cachez-vous ce fichu curé ? J’ai plus que deux mots à lui dire et…
« Il n’est plus ici, il vient juste de partir chez Madame de Marville ! »
Sans prendre le temps de dire au-revoir, Montreuil sauta à cheval et galopa jusqu’à Marville. Le curé avait eu le temps de raconter toute l’histoire à son hôtesse qui voyant arriver le jaloux l’envoya se cacher à l’étage dans un appartement.
Rouge, échevelé, Montreuil salua  à peine Madame de Marville qui très calmement lui dit :
« Vous me paraissez bien échauffé, Montreuil ! Que vous arrive-t-il pour que vous ayez ainsi les yeux hors de la tête ? Qu’est-ce qui vous anime de la sorte ? »
Marville bégayant de colère, lui raconta sa version de l’aventure et réclama le curé.
« Parfaitement, dit la dame, il est ici et nous allons dîner tous les trois ensemble ! »
Sans plus se soucier de la fureur de son visiteur, Elle fit dresser une table et envoya chercher monsieur le curé de Blévy.  Quatre domestiques armés de fusils à baïonnettes occupaient selon ses ordres les quatre coins de la pièce.  Avant l’entrée de Boyard, elle dit à Montreuil : « Votre curé arrive. Je sais ce qui vous amène ici. N’avez-vous pas honte d’avoir d’aussi infâmes soupçons envers madame de Montreuil qui est une fort honnête femme et mon amie ? Elle est incapable tout autant que Monsieur le curé de manquer à l’honneur et à la probité ! »
Montreuil allait vertement lui répondre mais elle lui coupa la parole :
« Comment osez-vous vous comporter de la sorte au vu et au su de tout le voisinage qui sera scandalisé de la conduite que vous tenez aujourd’hui ? »
« Mais enfin… suffoqua Montreuil-
-Taisez-vous ! Il faut que vous ayez perdu raison et bons sens ! Songez-vous à l’indignité de votre conduite ? Vous allez vous rendre méprisable aux yeux de tous les honnêtes gens ! »
Montreuil, décontenancé fit un pas en avant.
« Oh ! n’ayez pas le malheur de bouger, reprit madame de Marville en lui montrant les valets armés, c’en serait fait de vous ! »
Montreuil, apparemment calmé se mit à table avec le curé et son hôtesse et tous trois devisèrent aimablement de choses et d’autres, comme si aucun drame ne s’était passé. Madame de Marville fit trinquer les deux adversaires, puis on sortit de table.
Enfin vint l’heure de rentrer chacun chez soi :
« Montreuil, dit la dame, vous allez vous en retourner avec monsieur le Curé. Surtout, n’ayez point le malheur de l’insulter en aucune façon. Et que je n’entende pas dire que vous l’ayez maltraité, vous m’en répondriez sur votre tête ! Vous me connaissez, vous savez que je n’ai qu’une parole ! »
Montreuil donna sa parole d’honneur et promit de tout oublier. Madame de Marville fit s’embrasser les deux ennemis qui, après avoir pris congé, s’en retournèrent à Blévy comme si de rien n’était.
Avant de le quitter, Montreuil invita le curé à souper. Ce dernier le remercia mais Montreuil insista et la partie fut remise au lendemain. 

Cette aventure n’eût d’autre suite que de sceller une amitié qui dura autant que la vie des belligérants.

mercredi 5 mars 2014

Une empoisonneuse

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Après le sanglant règlement de  comptes de 1669  et les condamnations qui ont suivi,  Blévy connut encore en 1670 un hiver des plus rudes, puis si l’on excepte quelques phénomènes  météorologiques, des crues de la Blaise fortes à emporter les ponts, une assez longue période de calme. Une dizaine d’années toutefois, pas plus.
 En 1681, les affaires  reprennent : l’épouse de Philippe Chesnay de Blévy accoucha  d’une fille le mardi 5 mai. La chose n’a rien d’exceptionnel me direz-vous. Certes, mais le mercredi 20 mai, soit deux semaines plus tard , les douleurs tenaillèrent de nouveau la jeune femme qui accoucha d’une garçon. On s’en étonna fort, on en parla beaucoup car personne n’avait alors vu chose semblable et je crains fort qu’on ne l’ait guère revu depuis.
Petit évènement bien sûr si on le compare à la geste des saint Bonnet ou au massacre de l’église, mais petit fait précurseur de bien d’autres.
L’année suivante, on soupçonna un crime. Monsieur de la Lucazière avait une sœur, Madame de Saint- Marclou, qui était venu chez lui en visite. Elle se portait fort bien mais suivait de très près les modes. La mode à Paris et à la cour en ce temps-là, était de se purger. Madame de Saint-Marclou voulait vivre à la campagne comme à Paris envoya son domestique à Brezolles chez Madame Boutroux l’apothicaire pour avoir du cristal et diverses autres drogues afin de composer sa médecine.
Médecine qu’elle fabriqua et qu’elle prit. Et voilà qu’en un rien de temps, la jeune femme en parfaite santé se trouva mourante. On envoya chercher médecins et chirurgiens qui analysèrent la potion et y découvrirent du sublimé qui est du chlorure de mercure, un poison particulièrement dangereux. On jeta la drogue et le domestique retourna bien vite chez Madame Boutroux chercher de quoi soulager sa maîtresse. Madame Boutroux consciencieuse lui remit les mêmes ingrédients. Madame de Saint-Marclou se trouvait de plus en plus mal. Aucun des divers soins et remèdes administrés  par les médecins accourus à son chevet ne sut lui procurer de soulagement. La malheureuse femme ne manqua pas de trépasser le lendemain.
La mode était aussi des empoisonneues.  Une mode qui venait de la Cour. Chance, on en soupçonnait une dans les environs : Madame Boutroux fut arrêtée, emprisonnée, accusée d’empoisonnement prémédité et il lui en coûta beaucoup d’argent pour démontrer son innocence et sa sottise.

samedi 1 mars 2014

Perce-neige

Violette de la Chandeleur
Perce, perce, perce-neige,
Annonces-tu la Chandeleur,
Le soleil et son cortège
De chansons, de fruits, de fleurs ?
Perce, perce, perce-neige
A la Chandeleur. »
              
                                                        Robert DESNOS

Le perce.... rien du tout puisqu'il n'y pas eu de neige...

Et en plus il est en retard! puisque Desnos le voulait à la Chandeleur  et nous voici presque à Pâques...Enfin... soupir... voici ce que dit la légende...

« La neige, mécontente de la blancheur dont elle avait été vêtue, s’en plaignit à son Inventeur. Le Grand Artisan était fort occupé à fignoler sa Création et trouvait la neige assez belle telle qu’il l’avait conçue.
Mais la neige continuait à se plaindre et à voleter en flocons qui se posaient sur le nez, les yeux,  la bouche du Divin Travailleur. Lassé de chasser l’importune, il lui dit :
-« Va donc vers les fleurs leur demander un peu de leur couleur ; je t’accorderai de garder la teinte de celle qui acceptera de t’en donner. »
La neige alla trouver la Rose qui se pare de tant de nuances pensant qu’elle serait généreuse, mais la Rose refusa. Le Coquelicot, le Lilas, la Violette, ne voulurent pas non plus partager ; le Bleuet ne se donna même pas la peine de répondre ; le Narcisse détourna sa corolle.
Quand elle eut essuyé les refus de toutes les fleurs, la neige aperçut sous un grand sapin, écartant à grand-peine les feuilles d’un lierre, de minuscules clochettes blanches qui s’agitaient en murmurant :
-« Nous, on veut bien…nous, on veut bien ! »
Alors la neige émue, accepta de garder la couleur de la seule fleur qui avait accepté le partage.
Voilà pourquoi depuis, elle se fait douce et tendre pour laisser passer les clochettes de la fleur des derniers jours d’hiver : le perce-neige.
C’est un petit bulbe de bonne compagnie que vous aurez planté à l’automne, dans la pelouse ou sous les arbres. Il se propage assez rapidement et permet d’attendre le relais des jonquilles et des primevères.
Il n’est pas incommode dans la pelouse, puisqu’il est défleuri dès que les premières tontes deviennent nécessaires. 
Alma