A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

mardi 17 août 2010

Confiture littéraire

C'est le temps des confitures. Si en dépit des mises en garde, vous avez ramassé des mûres et en avez fait des confitures, vous n'êtes pas obligés de les manger.
Faites comme Georges Duhamel:

Le jour que nous reçûmes la visite de l’économiste, nous faisions justement nos confitures de cassis, de groseille et de framboise.
L’économiste, aussitôt, commença de m’expliquer avec toutes sortes de mots, de chiffres et de formules, que nous avions le plus grand tort de faire nos confitures nous-même, que c’était une coutume du moyen-âge, que, vu le prix du sucre, du feu, des pots et surtout de notre temps, nous avions tout avantage à manger les bonnes conserves qui nous viennent des usines, que la question semblait tranchée, que, bientôt, personne au monde ne commettrait plus jamais pareille faute économique.
-Attendez, monsieur ! m’écriai-je. Le marchand me vendra-t-il ce que je tiens pour le meilleur et le principal ?
-Quoi donc ? fit l’économiste.
-Mais l’odeur, monsieur, l’odeur ! Respirez : la maison tout entière est embaumée. Comme le monde serait triste sans l’odeur des confitures !
L’économiste, à ces mots, ouvrit des yeux d’herbivore. Je commençais de m’enflammer.
-Ici, monsieur, lui dis-je, nous faisons nos confitures uniquement pour le parfum. Le reste n’a pas d’importance. Quand les confitures sont faites, eh bien ! monsieur, nous les jetons.J’ai dit cela dans un grand mouvement lyrique et pour éblouir le savant. Ce n’est pas tout à fait vrai. Nous mangeons nos confitures, en souvenir de leur parfum.

4 commentaires:

Enitram a dit…

Entièrement d'accord, le monde serait triste sans l'odeur des confitures ici en ce moment c'est l'odeur de la prune, quetch, mirabelle et bientôt les mûres et toi quelles sont tes préférences?

P a dit…

Mes préférences??
La mirabelle, comme "Madeleine de Proust"... je suis lorraine et autrement l'abricot...
Mais comme on n'a droit qu'à ce qui pousse au jardin, j'ai fait groseille, rhubarbe, cerises griottes et un mélange de cerises Napoléon et Rhubarbe....
Tiens, comment on fait pour lancer une "ronde" Genre vos confitures préérées??
P.

'Tsuki a dit…

Bah, de toutes façons cet économiste a tort. Il manque à ces fades productions industrielles un seul ingrédient pour être parfaites... L'amour, bien sûr, celui que la cuisinière verse dans son gros chaudron en plus du sucre et des fruits, et qui rend la confiture faite maison si incomparable au goût.

P a dit…

L'amour! C'est ce que j'écrivais précédemment dans un autre post sur les confitures... de l'amour qu'on qu'on fasse, rien n'est beau ni n'a de saveur sans amour...
P.