A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

lundi 28 juin 2010

C’est pourtant simple




Tout rapprochement avec des situations vécues ici, là, ou …. ailleurs ne peut être que le fruit d’un pur hasard ………
Écrivant dans une revue consacrée au rôle des médias dans nos sociétés modernes, j'ai entrepris de répondre à la question fondamentale de ce début du XXIéme siècle, qui résume et transcende toutes les autres : à quoi servent exactement les moyens de communication hautement sophistiqués qui sont les nôtres ?

Je parle, bien entendu, des sortilèges de l'informatique, de l'Internet, de la 3G, de la Wifi, de la livebox, de la convergence ordinateur-téléphone télévision, bref, de toutes ces merveilles qui sont désormais notre lot quotidien.

À la suite d'une enquête aussi méthodique qu'approfondie, menée avec le sérieux et l'absence de préjugés qui caractérise toute recherche scrupuleuse, je suis en mesure, aujourd'hui, de vous donner la réponse.

Comme terrain d'investigation, j'ai choisi une Fnac. Supposons que vous ayez l'intention, par exemple, d'acheter un ordinateur. Forcément plus moderne, plus puissant que celui que vous avez déjà…. Ou bien une imprimante…. Ou bien un disque dur externe…. Ou bien n'importe quoi…, du moment que ça se branche et que ça se connecte.

Vous abordez le premier vendeur disponible (ce qui ne prend qu'une petite demi-heure). Vous lui soumettez votre requête, en essayant d'avoir l'air le plus professionnel possible. Il vous écoute. Il vous regarde. En réalité, il évalue votre niveau de compétence. Puis il se lance.

Au bout d'une minute, vous ne comprenez plus un traître mot de ce qu'il est censé vous expliquer.

Au bout de deux minutes, vous ne savez même plus ce que vous lui avez demandé.

Au bout de trois minutes, juste avant de basculer dans la quatrième dimension, vous lui dites : « Merci, je crois que je vais réfléchir. »

Sonné, hagard, vous errez dans la Fnac, à la recherche d'un autre vendeur. Vous finissez par en trouver un.

Vous lui reposez la même question (entre-temps, vous avez retrouvé ce que vous vouliez lui demander). Il vous jauge à son tour. Puis il se lance.

Vous ne comprenez toujours rien, sauf une chose: il vous explique exactement le contraire de ce que le premier vendeur vous a exposé. Si vous hasardez un timide « mais je croyais que... on m'avait dit que... », il vous toise de toute la hauteur de son abyssal mépris : « Évidemment, si vous croyez tout ce qu'on vous raconte... »

Vous finissez alors par réaliser que ni ce vendeur ni le précédent ne comprennent eux-mêmes un traître mot de ce qu'ils racontent. Ils bluffent comme des pros. Mais ils sont aussi paumés que vous.

Vous dites: « Merci, je crois que je vais réfléchir », et vous vous promenez au hasard dans le rayon informatique, juste pour saisir au vol ce qui se dit autour de vous.

Vous êtes alors submergé par un hallucinant délire collectif, où plus personne ne comprend quoi que ce soit à quoi que ce soit tout en faisant mine de comprendre, en psalmodiant des chiffres, des mots, des formules, comme autant de mantras censés apaiser l'obscure divinité régnant sur ce monde virtuel et fantasmatique.


Rentré chez vous avec un gros colis (car vous avez fini par acheter n'importe quoi) et des kilomètres de notices totalement incompréhensibles, vous branchez, vous connectez, vous installez, vous paramétrez comme une bête.

Évidemment, rien ne marche.

Vous appelez la hotline. Au bout du fil (et au bout d'une heure), une voix excédée vous explique que c'est pourtant simple, qu'il suffit de faire ceci et cela. Vous faites ceci et cela.

Bien entendu, ça ne marche toujours pas. C'est à ce moment-là que vous vous demandez si vous n'êtes pas en train de devenir fou. Trop tard : vous l'êtes déjà.

Telle est donc la réponse à la question posée.

À quoi servent les moyens modernes de communication ? À nous rendre complètement fous.

Je dois reconnaître qu'ils s'acquittent de cette mission avec un indéniable succès, preuve de leur remarquable efficacité.

Comme quoi il ne faut pas médire de la technologie moderne.

Alain Remond

2 commentaires:

anne des ocreries a dit…

Carrément morte de rire !

Marité a dit…

C'est exactement ça !!! Tu as tout bien compris !!!
Bisous.