A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

vendredi 25 juin 2010

Ca , c'est d'la musique!!!

LES GAITES DU PROCES-VERBAL


Cette petite pièce, dont nous garantissons l'authenticité, a été versée au dossier d'un banal procès entre propriétaire et locataire qui s'est plaidé dernièrement.

A la requête d'un propriétaire, un huissier constata en ces termes impérissables que le sieur X... ne jouissait pas paisiblement des lieux qu'il occupait:


Je soussigné ai constaté:

Qu'à neuf heures vingt minutes des cris et chants à tue-tête se font entendre dans l'appartement sis au 1° étage à droite, fermé par une porte à deux battants vitrée; ces chants et ces cris sont accompagnés de coups violents et réguliers donnés sur le parquet; ils sont entendus même de la porte d'entrée de la maison au rez-de-chaussée.

A neuf heures vingt-huit le bruit cesse.

A neuf heures quarante la porte de cet appartement s'ouvre et un homme âgé d'environ cinquante à cinquante-cinq ans, traverse le palier, ouvre la porte d'en face et pénètre dans l'appartement de gauche; il est chaussé de chaussures à semelles en bois qu'il frappe fortement sur le parquet; aussitôt la porte fermée, il se met à chanter à tue-tête dans le haut de la voix en marchant dans tout l'appartement et en s'accompagnant à coups redoublés sur le parquet (ces coups sonnent environ soixante à la minute), il parcourt à plusieurs reprises l'appartement, s'arrête dans la cuisine où il frappe sur le fourneau à plusieurs reprises, puis sur le pavage de la cuisine.

Puis, sans interruption de plus d'une demi-minute, il chante successivement: Joséphine, voilà le train qui déraille, puis les Montagnards, la Paimpolaise et autres; il frappe toujours avec un bâton près de la porte d'entrée: le bruit résonne dans tout l'escalier.

A dix heures sept, il cesse de frapper, tout en continuant de crier et de chanter.

A dix heures quatorze, il reprend sa marche en frappant et criant, et revient près de la porte et crie:"Maudit soit ce local, maudite la maison toute entière et ceux qui l'habitent! moi je m'en fous..."; il reprend la chanson Joséphine, puis la Paimpolaise.

A dix heures et demie, il tappe les pieds et frotte violemment l'extrémité de son bâton sur le plancher en courant.

A dix heures trente-trois, il revient près de la porte et crie à nouveau:"Maudits soient cette maison et ceux qui l'habitent!"

A dix heures trente-cinq,il chante Connais-tu le pays?

A dix heures trente-huit, il donne de violents coups de bâton.

A dix heures trente-neuf, il crie encore :"Maudit soit ce local!"

A dix heures quarante, il ouvre la porte, mais, dès qu'il m'aperçut, il rentra dans l'appartement où il continua à frapper et à crier.

A dix heures quarante-cinq, il sort de l'appartement, le bâton à la main, traverse le palier et rentre dans l'appartement d'en face.

De tout ce que dessus j'ai dressé le présent procès-verbal. Coût: 26fr.20.......


Nos Loisirs- 8 juillet 1906

1 commentaire:

anne des ocreries a dit…

Bon pour la camisole, hahahaha !