A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

vendredi 29 janvier 2010

INFO-DERNIERE

J.D Salinger vient de partir rejoindre le troublant Seymour pour une éternelle partie de pêche au poisson-banane.
Aussi j'ai bien envie de vous infliger (par petites tranches) la nouvelle qui m'a donné envie de raconter des histoires aux petits enfants.
C'est "L'HOMME HILARE"

En 1928 - J'avais alors neuf ans - j'appartenais avec le maximum d'esprit de corps à une organisation connue sous le nom de Club Comanche. Les jours de classe, à trois heures de l'après-midi, nous étions vingt-cinq Comanches à être pris en charge par notre Chef, à la sortie de l'école communale 165, 109°rue, près d'Amsterdam Avenue. Nous nous entassions alors à coups de pied et à coups d'épaules dans le vieil autocar reconverti par le Chef, et il nous conduisait à Central Park (moyennant un arrangement financier avec nos parents). Le reste de l'après-midi, si le temps le permettait, on jouait au rugby, au football ou au baseball, ce qui dépendait (très élastiquement) de la saison. Les après-midi de pluie, le Chef nous emmenait invariablement au Muséum d'Histoire Naturelle, ou au Musée Métropolitain d'Art.
Le samedi et la plupart des jours de fête, le Chef passait nous prendre chez nous le matin, dans son bus bon pour la ferraille, et il nous emmenait hors de Manhattan vers ce qui nous semblait d'immenses espaces en plein air, le Parc Van Cortlandt ou les Palissades. Quand on avait le sport en tête, on allait au Parc Van Cortlandt où les terrains étaient aux mesures réglementaires, et où l'équipe adverse ne comportait ni poussette de bébé ni vieille dame irascible armée d'une canne. Lorsque nos coeurs de Comanches battaient pour le camping, on allait aux Palissades, et on en voyait de dures.(Je me rappelle m'être perdu un samedi, quelque part dans cette méchante bande de terrain qui va du poteau indicateur de Linit à l'extrémité ouest du pont George-Washington. Je ne perdis pas la tête pour autant. Je m'assis à l'ombre majestueuse d'un immense panneau publicitaire, et le coeur gros, j'ouvris mon panier à déjeuner pour casser la croûte, sachant vaguement que le Chef me retrouverait. Le Chef nous retrouvait toujours.)
Quand il ne s'occupait pas des Comanches, le Chef était John Gedsudski, de Staten Island. C'était un jeune homme de vingt-deux ou vingt-trois ans, très timide, très doux, étudiant en droit à l'Université de New-York, et dans l'ensemble un être extrêmement mémorable. Je n'essaierai pas de dresser ici la liste de tous ses exploits, de toutes ses vertus. Je dirai simplement en passant qu'il était chef scout, qu'il avait failli être élu Meilleur Demi de Mêlée Américain pour l'année 1926, et que tout le monde savait que l'équipe de Base-Ball des Géants de New-York l'avait invité à faire un essai. Il était l'arbitre calme et impartial de tous nos charivaris sportifs, un maître incontesté pour faire ou éteindre un feu, un secouriste expert et modeste.Tous autant que nous étions, du plus petit chenapan jusqu'au plus grand, nous l'adorions et le respections.
J'ai gardé très claire à l'esprit l'image du Chef en1928. Si les voeux étaient des centimètres, nous, les Comanches, l'aurions transformé en géant en un rien de temps. Mais les choses étant ce qu'elles sont, c'était un garçon râblé, d'un mètre soixante, soixante-deux, pas plus. Ses cheveux étaient très noirs, et plantés très bas, son nez était grand et bien en chair, et il avait le torse à peu près aussi long que les jambes. Dans son paletot de cuir, ses épaules étaient puissantes, mais étroites et tombantes. A l'époque pourtant, il me semblait que le Chef rassemblait harmonieusement la plupart des qualités photogéniques de Buck Jones, Ken Maynard et Tom Mix..... (à suivre)

1 commentaire:

anne des ocreries a dit…

Comme je n'avais pas encore lu cette nouvelle, j'attends la suite avec impatience !