A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

jeudi 22 octobre 2009

LE VAUTOUR DE LA SIERRA - La parole d'honneur du bandit (2)

Sir Hevil Haye promenait à travers le monde son amère neurasthénie - Jadis, on aurait dit, son spleen.
Il avait débarqué à Malaga, avec l'intention de visiter la Sierra qu'il ne connaissait pas.
Sir Gevil avait passé toute sa vie dans les colonies anglaises où il avait gouverné un petit royaume de mpontagnards farouches et traîtres.Sa poigne et son autorité avaient dompté cette population dangereuse et l'ordre avait régné pendant tout le temps de son administration.
L'avenir s'ouvrait, superbe, devant lui. Par malheur, sa santé était fort mauvaise; elle le contraignit à tout quitter et l'Angleterre dut retraiter  avec une petite pension ce distingué serviteur sur qui l'on avait fondé les plus belles espérances.
Sir gevil avait conçu le plus profond chagrin de cette décision qui le classait au rang des inutilités. Il l'avait accueillie, cependant, avec un visage impassible, car personne n'était plus maître de soi. Mais sa pension liquidée, il disparut et ne donna plus signe de vie à ceux qui l'avaient connu.
Sans amis, sans foyer, sans famille, il errait de ville en ville, de pays en pays, cherchant en vain l'apaisement de ses regrets et l'oubli de sa vie manquée.
A Malaga, il s'était rendu au consulat d'Angleterre, pour toucher les arrérages de sa pension et le hasard voulut que le consul fût un de ses anciens subordonnés.
Il lui demanda quelques renseignements pour le voyage qu'il projetait dans la montagne voisine; mais celui-ci le détourna vivement de son projet. Le gouvernement espagnol venait d'échouer dans une tentative contre le Quebranta; les gardes civils étaient revenus fort maltraités; se risquer dans la Sierra, c'était courir un danger sûr.
Sir Gevil écouta l'avis, remercia et partit pour la montagne.
Il y parvint vers quatre heures du soir et il passait au pas de son cheval devant une petite auberge isolée au bord de lal route, quand un homme sortit et lui cria:
-Vous êtes le bienvenu, senor. C'est ici que l'on descend.
C'était l'hôtelier qui tira son bonnet et vint au devant de sir Gevil.
L'Anglais arrêta sa bête.
- Pourquoi descend-on? demanda-t-il.
- Il n'y a pas de maisons plus loin, senor, et vous entreriez dans le domaine de don Quebranta. Il ne s'en prend pas aux gens de peu et c'est pour votre bien, senor, que vous éviterez sa rencontre. Il ne faut pas le braver. Le Quebranta n'est pas commode.
-Me tuerait-il? demanda sir Gevil, ironiquement.
- Il vous capturerait et vous payeriez rançon. Je ne veux pas être son pourvoyeur, senor! Il me fait assez de tort en chassant du pays les voyageurs. Il éloigne mes clients, j'écarte les siens. Chacun pour soi.
- Je n'ai pas peur de votre bandit, bonhomme! dit sir Gevil.
Et piquant sa bête, il repartit.
L'hôtelier resta bouche bée.
C'est un fou! dit-il enfin. Que le diable l'emporte et que le Quebranta lui prenne sa peau!
(A suivre)

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